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Les rédactions françaises continuent à rétrécir

Des salariés de Nice-Matin protestent contre un plan de restructuration du groupe, à Nice le 1er novembre 2013 [Valery Hache / AFP/Archives] Des salariés de Nice-Matin protestent contre un plan de restructuration du groupe, à Nice le 1er novembre 2013 [Valery Hache / AFP/Archives]

La compression des rédactions françaises se poursuit, quoique moins violente qu'en 2012 : au moins 300 postes de journalistes seront détruits cette année, surtout dans les quotidiens régionaux et les magazines, selon le baromètre de l'emploi Journalistes 2013.

Ce baromètre, compilé par le sociologue et spécialiste des médias Jean-Marie Charon, sera présenté mercredi aux Assises internationales du journalisme et de l'information, qui se déroulent du 5 au 7 novembre à Metz. En 2012 M. Charon avait recensé près de 1.158 suppressions d'emplois dans la presse, dont 600 journalistes.

Cette baisse reste mesurée par rapport aux effectifs de la profession : l'Observatoire des métiers de la presse recense en 2012 37.477 journalistes en activité (titulaires de la carte de presse) dont 1.500 demandeurs d'emplois, un chiffre stable (37.415 en 2010).

L'année 2013 n'aura pas vu de disparition de grands titres, contrairement à 2012 marquée par l'arrêt de France Soir et de la version imprimée de La Tribune. Un titre est arrêté en région : le groupe Ebra (Le Progrès, le Dauphiné Libéré, L'Est républicain...) arrête Le Pays, soit 30 postes supprimés dont 19 journalistes qui rejoindront l’Est Républicain.

2013 est surtout une année de restructurations, en particulier dans les quotidiens régionaux, victimes de la baisse des ventes et de la publicité: plus de 350 postes de journalistes y auront été supprimés sur 2 ans, sur 5 843 journalistes de la PQR. Un mouvement qui poursuit celui de 2012.

Dans l'est, avec le rachat de l’Union et de l’Est Eclair par le belge Rossel, 80 postes sont supprimés, dont 19 de journalistes. Dans le sud, Hersant Média se sépare de La Provence et de Corse Matin, cédés à Bernard Tapie. Nice Matin, lourdement déficitaire, annonce un plan de départs qui concerne 40 à 60 journalistes (sur 230) sur un total de 183 départs. A La Provence, le rachat par Bernard Tapie pourrait conduire jusqu’à une cinquantaine de départs.

 

Les nationaux moins touchés

Dans le Groupe Sud-Ouest, la restructuration se poursuit avec cette année 180 postes supprimés, dont 23 journalistes, selon le baromètre. Ce plan succède au plan social de 2012 qui avait concerné 158 postes, dont 68 journalistes. En 2 ans le GSO a donc réduit ses rédactions de plus d’une centaine de journalistes, toujours selon le baromètre.

A Centre France/La Montagne, la direction a annoncé la suppression d’au moins 200 postes, dont une trentaine de journalistes. Enfin Ouest France vient d’annoncer la suppression de 137 postes, mais la rédaction n’est pas touchée.

Les quotidiens nationaux sont moins touchés par les baisses d'effectifs qu'en 2012 et ont vu une création, rare dans ce secteur: L’Opinion (30 postes de journalistes créés). En revanche Le Figaro a annoncé 75 départs dont 30 à la rédaction.

Dans la presse magazine : 2013 a vu plusieurs créations (Vanity Fair, Causeur, Lui, Elle Man...) mais aussi de nombreuses contractions ou menaces de fermeture.

Lagardère, n° 1 français du secteur, a mis en vente une dizaine de titres, qui seront fermés s'ils ne trouvent pas de repreneur, et réduit les effectifs dans plusieurs titres qu'il garde, comme Paris Match, Elle, Télé 7 jours, France Dimanche. Avec les cessions prévues, il prévoit le départ de 350 salariés, dont 250 journalistes.

L'Express-Roularta va supprimer 80 postes sur 750, dont 43 de journalistes permanents (8 à l’Express, 13 à L’Entreprise, 3 à L’Expansion, 4 à Studio, 6 au pôle Maison, Côté…). Courrier International (groupe Le Monde) a annoncé la suppression de 22 équivalents temps pleins CDI et 25 pigistes. Têtu a décidé de supprimer 40% de ses effectifs, La Vie du Rail a supprimé 4 postes de journalistes.

En télévision, la restructuration massive de France Télévisions se poursuit avec 361 postes supprimés d'ici 2015 (départs volontaires non remplacés) sur 10 100 en 2013. Sur trois ans, le groupe aura supprimé 650 équivalents temps plein.

Enfin dans les sites d'information "pure players", 2013 a connu moins de créations qu'en 2010/2011, mais encore quelques-unes comme celle de Placegrenet.fr, MiroirMag, Lephareouest, VMarseille. Mais aussi des arrêts notables : Dijonscope et sa rédaction de 9 journalistes et Owni.fr et ses 16 salariés, dont un tiers de journalistes, et Newsring a licencié la moitié de sa rédaction cet été, soit 7 journalistes.

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