En direct
A suivre

Lesotho: fin des législatives, résultat serré en vue

Des assesseurs procèdent au dépouillement des bulletins de vote, dans un bureau à Tsereoane le 26 mai 2012[AFP]

Près d'un million d'électeurs ont voté samedi dans le petit royaume africain du pour élire un nouveau parlement, lors d'un scrutin serré qui pourrait déboucher sur la première coalition gouvernementale de l'histoire du pays.

Les bureaux ont fermé à 17H00 locales (15H00 GMT), mais les personnes qui faisaient encore la queue pouvaient encore voter, ont indiqué des officiels.

Les opérations de dépouillement ont débuté immédiatement dans chaque bureau, souvent installés dans des écoles ou des églises, et les résultats devaient être centralisés à Maseru. Le résultat final sera probablement annoncé lundi.

La journée électorale s'est globalement déroulée paisiblement dans ce pays montagneux d'Afrique australe, enclavé au coeur de l'Afrique du Sud et dont la plupmart des habitants vivent dans des villages de fermiers.

Très contesté après 14 ans de pouvoir, le Premier Pakalitha Mosisili demandait samedi aux électeurs de lui donner un nouveau mandat avec son nouveau parti le Congrès démocratique (DC). Il reste populaire dans les zones rurales, mais un sondage Gallup l'a récemment classé parmi les cinq dirigeants africains les plus détestés, avec seulement 39% d'opinions positives.

Menacé par une révolution de palais, Mosisili a quitté son parti, le Congrès du Lesotho pour la démocratie (LCD) en février pour fonder son propre Congrès démocratique (DC), entraînant une majorité de députés.

Il a mis en avant son bilan, en affirmant qu'il avait ramené le pays à la stabilité après des années de dictature militaire et une période monarchique agitée.

Mais beaucoup se souviennent cependant de son arrivée au pouvoir de Mosisili en 1998 lors d'élections contestées par l'opposition. Les protestations avaient été si violentes que l'Afrique du sud avait conduit une force militaire régionale pour rétablir l'ordre chez son petit voisin.

Face à lui samedi: ses anciens alliés Mothejoa Metsing, ancien ministre de la Communication et chef de file de ce qui reste du LCD, et Tom Thabane qui représente l'All Basotho Convention (ABC), principale formation d'opposition qui espère profiter de l'éclatement du LCD.

A 72 ans, M. Thabane est le plus vieux des adversaires de Mosisili, dont il a été un temps ministre des Affaires étrangères. Il est soutenu par la population urbaine à qui il promet de revoir les conditions de travail dans les usines du textile et de passer des accords avec des firmes étrangères pour l'exploitation du diamant.

Malgré l'image bucolique du pays, les électeurs demandent en priorité plus d'emplois et de meilleurs services publics.

Au Lesotho, trois quarts des habitations n'ont pas l'électricité et un tiers ne possède pas l'eau courante. Près d'un quart de la population adulte est séropositive.

Le textile et le diamant sont les principales industries, mais la main d'oeuvre est rare car beaucoup vont travailler en Afrique du Sud pays au sein duquel le Lesotho est enclavé.

"Je veux plus de cliniques, d'hôpitaux, je veux un passeport, je veux que nous enfants soient scolarisés et trouvent du travail", plaide Mamotsamai Macheli, une quinquagénaire patronne d'une petite entreprise, venue voter dans une école de Ha Mohalenyana, un village à la sortie de Maseru.

"Nous travaillons dur pour un maigre salaire et je voudrais m'exprimer pour qu'ils le sachent", déclare Momotselis Likotsi, 23 ans, employée dans une usine taïwanaise de textile pour environ 100 dollars par mois.

"Je veux vraiment un gouvernement différent", ajoute-t-elle, s'apprêtant à voter pour le LCD de Metsing.

"Je veux voir plus d'emplois. J'aimerais avoir un emploi dans la mine", ajoute un autre électeur, Rethabile Mphiphi, 18 ans, qui vote pour la première fois.

Les deux tiers des 120 députés sont élus au scrutin majoritaire, les 40 autres à la proportionnelle.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités