En direct
A suivre

L'émissaire international Annan démissionne, les combats continuent à Alep

Le médiateur international Kofi Annan a démissionné jeudi après l'échec de plus de cinq mois d' efforts pour un règlement du conflit en Syrie où les combats entre soldats et rebelles ne connaissent aucun répit, surtout dans la ville stratégique d'Alep.[UNTV] Le médiateur international Kofi Annan a démissionné jeudi après l'échec de plus de cinq mois d' efforts pour un règlement du conflit en Syrie où les combats entre soldats et rebelles ne connaissent aucun répit, surtout dans la ville stratégique d'Alep.[UNTV]

Le médiateur international Kofi Annan a démissionné jeudi après l'échec de plus de cinq mois d' efforts pour un règlement du en Syrie où les combats entre soldats et rebelles ne connaissent aucun répit, surtout dans la ville stratégique d'Alep.

Les violences continuent de tuer des dizaines de civils tous les jours à travers le pays où selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 120 personnes ont encore péri jeudi, en majorité des civils. Voir la vidéo.

Après plus de cinq mois de tentatives vaines pour régler pacifiquement le conflit qui a fait plus de 20.000 morts depuis mars 2011, Kofi Annan a informé l'ONU et la Ligue arabe qu'il ne comptait pas renouveler son mandat de médiateur de ces deux institutions dans le conflit, qui expire le 31 août.

"Je n'ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait. (...) Il y a des divisions au sein de la communauté internationale. Tout cela a compliqué mes devoirs", a expliqué M. Annan, qui avait été nommé en février, lors d'une conférence de presse à Genève.

Il faisait allusion à l'incapacité des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU à s'unir sur les moyens de régler la crise, Moscou et Pékin, des alliés du régime de Bachar al-Assad, mettant leur veto à trois projets de résolutions occidentaux contre le pouvoir syrien. L'Assemblée générale de l'ONU vote après la démission d'Annan.

M. Annan, qui s'était rendu plusieurs fois à Damas, avait proposé un plan de paix en six points prévoyant une cessation des combats et une transition politique, mais ce plan pourtant appuyé par le Conseil de sécurité, n'a jamais été appliqué.

La "transition" signifie que M. Assad doit "tôt ou tard" partir, a-t-il dit.

M. Ban a annoncé avoir entamé des consultations avec la Ligue arabe pour nommer "rapidement" un successeur, mais jugé, lui aussi, que les "divisions persistantes au Conseil de sécurité (...) rendent le travail de tout médiateur beaucoup plus difficile".

Combats à Alep et Damas

Le président russe Vladimir Poutine l'a aussi jugée "très regrettable", mais Washington a accusé la Chine et la Russie d'être responsables de sa démission.

La Chine a elle "regretté" la démission de M. Annan et assuré que Pékin allait continuer de "travailler à une solution politique" au conflit

Paris a estimé que cette décision "illustre l'impasse dramatique du conflit" et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton a demandé la nomination urgente d'un successeur à M. Annan.

Le régime syrien, profitant des divisions internationales, continue de réprimer la révolte lancée par manifestations pacifiques mais qui s'est militarisée face à la répression. M. Assad a évoqué une bataille "cruciale" pour le destin de la Syrie, en allusion au contrôle d'Alep jugé décisif.

Les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils armés, ont reconnu pour la première fois avoir utilisé des chars, pris à l'armée, pour attaquer l'aéoport militaire de Menagh, à 30 km au nord-ouest d'Alep, selon le commandant de cette région, Abdel Aziz Salamé.

"Nous devons en finir. Il faut prendre l'aéroport pour contrôler toute la région", a-t-il déclaré à l'AFP. Selon les rebelles, les hélicoptères et les avions qui "tirent sur Alep" décollent de cet aéroport.

La situation des rebelles est "très très bonne. Nous sommes maîtres de plusieurs quartiers et tous les jours, nous en contrôlons plus. Nous essayons d'encercler entièrement Alep pour éviter que le régime n'envoie de renforts", a ajouté le commandant Salamé.

Les insurgés affirment contrôler la moitié d'Alep où l'armée bombarde les quartiers rebelles sans avancer sur le terrain.

Selon une source de sécurité, à "l'étape actuelle, il s'agit d'observer, de tester le système de défense des terroristes, de découvrir leurs cachettes avant de les annihiler en menant une opération chirurgicale".

Il est très difficile d'avoir une idée claire de la situation militaire en raison de l'absence de sources indépendantes et des restrictions imposées aux médias.

Document secret

A Damas, l'armée ratissait des quartiers pour venir à bout des poches de résistance. De violents combats ont éclaté à Tadamoun, quartier du sud où il "reste encore beaucoup de rebelles", selon l'OSDH. Et pour la première fois, une vingtaine d'hommes ont été arrêtés à Mouhajirine (nord), quartier huppé de la capitale où se trouve l'un des deux palais présidentiels.

Alors que les rebelles forcent les troupes régulières à se déployer sur plusieurs fronts à la fois, des télévisions américaines ont rapporté que le président Barack Obama avait signé un document secret autorisant l'aide américaine aux rebelles.

La Maison Blanche a refusé de commenter ces informations sans exclure l'idée que Washington apportait plus de soutien en termes de renseignement aux insurgés que précédemment admis officiellement.

Quoiqu'il en soit la spirale de violences a poussé à la fuite des centaines de milliers de personnes et provoqué une crise humanitaire, l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) faisant état de trois millions de Syriens ayant un besoin urgent de nourriture et d'aide.

Vendredi, l'Assemblée générale de l'ONU doit voter sur une résolution présentée par le groupe des pays arabes qui dénonce le bombardement des villes rebelles par l'armée syrienne et réclame une transition politique en Syrie.

Cette initiative a une portée essentiellement symbolique puisque l'Assemblée ne peut émettre que des recommandations, contrairement au Conseil de sécurité.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités