En direct
A suivre

La vie de l'opposante cubaine Marta Beatriz Roque "gravement menacée"

L'opposante cubaine Marta Beatriz Roque étendue sur son lit, alors qu'elle continue sa grève de la faim, le 13 septembre 2012 à La Havane [Adalberto Roque / AFP] L'opposante cubaine Marta Beatriz Roque étendue sur son lit, alors qu'elle continue sa grève de la faim, le 13 septembre 2012 à La Havane [Adalberto Roque / AFP]

L'opposante cubaine Marta Beatriz Roque a assuré jeudi à l'AFP qu'elle continuerait sa grève de la faim, même si sa vie est "gravement menacée", selon les proches qui l'accompagnent dans son mouvement de protestation contre la répression de l'opposition à Cuba.

"Ce matin, elle est dans un état très précaire, elle peut à peine parler. Nous avons peur pour sa vie, qui est gravement menacée", a affirmé Idania Yanes, une militante qui accompagne la Dame de Fer de la dissidence cubaine dans sa grève de la faim.

"Oui", a faiblement répondu Marta Beatriz Roque interrogée par l'AFP sur son intention de poursuivre son jeûne.

"Je ne peux pas parler, je ne veux pas parler, parlez avec Idania", a seulement murmuré la dissidente, allongée les yeux fermés dans la chambre de son petit appartement du quartier populaire de Santos Suarez de la capitale cubaine.

Marta Beatriz Roque, 67 ans et diabétique, a souffert mercredi d'hypoglycémie et subi un arrêt cardiaque, a affirmé Idania Yanes, présidente de la Coalition centrale d'opposition, un groupe illégal actif dans le centre de Cuba.

"Hier (mercredi), elle a eu des vomissements, des diarrhées et un arrêt cardiaque, une infirmière opposante a dû la réanimer. Elle a perdu conscience pendant deux minutes, avec de la température", a expliqué Idania Yanes.

Selon cette dernière, plusieurs dissidents à Cuba et à l'étranger ont envoyé des messages pour lui demander de cesser son jeûne. "Mais Marta persiste dans son engagement, en estimant que d'une manière ou d'une autre il faut en terminer avec la répression qui frappe les opposants à Cuba", a expliqué Idania Yanes.

Cinq autres militants sont également en grève de la faim aux côtés de Marta Beatriz Roque pour exiger la libération de l'opposant Jorge Vazquez Chiavano, dont la peine de prison s'est achevée le 9 septembre, et la fin de la répression contre les dissidents.

"Aujourd'hui, nous avons connaissance de 26 personnes dans tout le pays qui suivent le mouvement de grève de la faim", a assuré Idania Yanes en dénonçant la réponse du gouvernement qui est de "réprimer et toujours réprimer".

Economiste libérale entrée en dissidence en 1989, Marta Beatriz Roque, était la seule femme parmi les 75 opposants condamnés à de lourdes peines de prison lors du "printemps noir" de mars 2003. Elle avait été libérée pour raisons de santé en 2004.

Entrée dans l'opposition en 1989, elle avait déjà effectué quatre ans de prison à la suite de la présentation en 1997, avec trois autres opposants, d'un document intitulé "La Patrie appartient à tous".

Réputée pour sa dureté et son intransigeance, Marta Beatriz Roque est une des rares voix à Cuba à plaider avec force pour un renforcement des sanctions économiques et financières imposées depuis plus d'un demi-siècle à Cuba par les Etats-Unis.

Les autorités cubaines, qui considèrent généralement les militants d'opposition comme des "mercenaires" au service des Etats-Unis, n'ont fait aucune déclaration sur la grève de la faim de la dissidente.

En revanche, le bloggeur Yohandry, qui reflète de manière officieuse les positions des autorités cubaines, affirmait lundi sur son blog www.yohandry.com que Marta Beatriz Roque ne cherchait qu'à attirer l'attention pour retrouver sa place après avoir été "reléguée en queue de la liste des bénéficiaires des subsides distribués par les Etats-Unis pour ramener la +démocratie+ à Cuba".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités