En direct
A suivre

Russie : Poutine dément tout "système autoritaire"

Le président Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse le 20 décembre 2012 à Moscou [Kirill Kudryavtsev / AFP] Le président Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse le 20 décembre 2012 à Moscou [Kirill Kudryavtsev / AFP]

Il n'y a pas de "système autoritaire" en Russie, a affirmé jeudi le président Vladimir Poutine, avant de se lancer dans une vive critique des Etats-Unis et de soutenir l'interdiction faite désormais aux Américains d'adopter des enfants russes.

"Qualifier d'autoritaire notre système, je ne le peux pas, je ne peux pas être d'accord avec ça. La meilleure preuve, c'est ma décision de quitter mon poste après deux mandats. Si j'avais considéré que la voie de l'autoritarisme était préférable, j'aurais changé la Constitution, c'était facile", a-t-il déclaré au cours de sa première grande conférence de presse depuis son retour au Kremlin cette année pour un troisième mandat.

Vladimir Poutine avait quitté son poste de président en 2008, après deux mandats de quatre ans. Il avait alors laissé sa place à Dmitri Medvedev, dont il était devenu le Premier ministre, avant de revenir au Kremlin en mai dernier.

Au cours de l'année écoulée, M. Poutine a été confronté à un mouvement de contestation sans précédent, l'opposition lui reprochant d'avoir considérablement limité les libertés publiques. Plusieurs dizaines d'opposants sont en prison et certains, en détention préventive, risquent 10 ans de camp.

"On a le sentiment chez nous que la démocratie, c'est le trotskysme, c'est l'anarchie... mais ce n'est pas le cas. Si quelqu'un considère que la démocratie et le respect des lois sont deux choses différentes, il se trompe", a poursuivi M. Poutine.

Le président a apporté son soutien à la décision adoptée la veille par la Douma (chambre basse du parlement) d'interdire l'adoption d'enfants russes par des Américains.

"C'est une réponse due à l'émotion, mais je pense qu'elle est appropriée", a-t-il déclaré.

La Douma a approuvé ce texte mercredi en deuxième lecture en réponse aux sanctions prévues par la "loi Magnitski" du Congrès américain.

La "loi Magnitski" interdit l'entrée aux Etats-Unis et prévoit de saisir les biens de responsables russes impliqués dans la mort en prison en 2009 à Moscou du juriste russe Sergueï Magnitski, ou dans d'autres violations des droits de l'homme.

Vladimir Poutine s'installe pour sa conférence de presse du 20 décembre 2012 à Moscou [Natalia Kolesnikova / AFP]
Photo
ci-dessus
Vladimir Poutine s'installe pour sa conférence de presse du 20 décembre 2012 à Moscou
 

Vladimir Poutine a critiqué à nouveau la loi Magnitski, "un acte inamical" de la part des Etats-Unis, avant de critiquer les "nombreux problèmes" concernant les droits de l'homme aux Etats-Unis.

Les Américains "gardent des gens en prison depuis des années sans même leur présenter un acte d'accusation. C'est impensable. On les enchaîne, comme au Moyen-Age... ils ont légalisé l'usage de la torture... Vous imaginez si nous avions fait ça chez nous ? Cela fait combien de temps qu'on a promis la fermeture de Guantanamo ?"

Le président Poutine avait d'abord entamé sa conférence de presse par un satisfecit sur la situation économique du pays: "Les résultats sont bons, surtout en comparaison avec la récession dans la zone euro et le ralentissement économique aux Etats-Unis. La situation est beaucoup plus favorable chez nous".

Alors que des rumeurs persistantes ont circulé ces derniers mois faisant état de ses problèmes de santé, M. Poutine a rejeté ces allégations: "Sur ce sujet, je réponds: vous pouvez toujours attendre!"

Il a déclaré être prêt à accorder un passeport russe à l'acteur français Gérard Depardieu si celui-ci le souhaite.

"Si Gérard veut vraiment avoir un permis de séjour ou un passeport russe, c'est une affaire réglée, et de manière positive", a-t-il déclaré, alors que Depardieu a annoncé renoncer à son passeport français après une polémique sur son exil en Belgique pour des raisons fiscales.

"Poutine m'a déjà envoyé un passeport", avait déclaré l'acteur, selon des amis cités mardi par le site du quotidien français Le Monde.

Vladimir Poutine a même répondu à une question sur ses deux filles, alors qu'il préserve généralement jalousement tout ce qui touche à sa vie personnelle: "Tout va bien pour mes enfants. Elles sont à Moscou, poursuivent leurs études. Je suis fier d'elles", a-t-il indiqué.

Il a aussi confié à un journaliste qui l'interrogeait qu'il connaissait la date de la fin du monde: "Je sais que la fin du monde arrivera dans 4,5 milliards d'années. C'est le cycle de fonctionnement de notre soleil".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités