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L'Amérique latine et l'Europe pour une alliance stratégique d'égal à égal

Photo de famille avant l'ouverture du sommet Celac-UE à Santiago du Chili, le 26 janvier 2013 [Roberto Stuckert Filho / AFP] Photo de famille avant l'ouverture du sommet Celac-UE à Santiago du Chili, le 26 janvier 2013 [Roberto Stuckert Filho / AFP]

Un sommet réunissant une quarantaine de dirigeants de l'UE et d'Amérique latine s'est ouvert samedi à Santiago du Chili avec pour ambition un partenariat "stratégique" entre une Europe essoufflée par la crise et un sous-continent ayant économiquement le vent en poupe qui veut parler d'égal à égal.

"Le thème qui nous réunit est la construction d'une nouvelle alliance stratégique pour parvenir à un développement durable", a déclaré le président chilien Sebastian Pinera lors de la cérémonie d'ouverture devant un parterre de 60 délégations représentant d'une part l'Union Européenne et de l'autre la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (Celac).

"Ces deux blocs représentent un tiers des pays de la planète, plus d'un milliard d'habitants et plus d'un tiers de la production mondiale", a-t-il rappelé.

Le Sommet a approuvé une Déclaration de Santiago reitérant "l'engagement" des participants à "éviter le protectionnisme sous toutes ces formes" et appuyant "l'investissement productif qui respecte complétement les aspects économiques, sociaux et environnementaux qui font partie du développement durable".

Le texte "rejette par ailleurs toute mesure de caractère unilatéral avec effets extraterritoriaux contraires à la loi internationale et aux règles du libre-commerce".

Ouverture du sommet Celac-UE à Santiago du Chili, le 26 janvier 2013 [Roberto Stuckert Filho / Présidence brésilienne/AFP]
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Ouverture du sommet Celac-UE à Santiago du Chili, le 26 janvier 2013

Si les deux blocs régionaux se sont déjà réunis auparavant, il s'agit du premier sommet sous l'égide de la Celac, fondée lors du sommet de Caracas en décembre 2011 sous l'impulsion du président vénézuélien Hugo Chavez, hospitalisé pour un cancer à Cuba et absent de la rencontre de Santiago.

La chancelière allemande Angela Merkel, surnommée la "chef de l'Europe" par la presse chilienne, avait affirmé dans la matinée "vouloir porter à un autre niveau les relations entre la Celac et l'UE pour parvenir à une association stratégique d'égal à égal".

Une vision partagée par le chef de la diplomatie chilienne Alfredo Moreno. Avec la Celac, "nous serons en mesure de discuter de manière plus symétrique avec l'Union européenne", a-t-il souligné.

"Le développement dynamique de toute cette région nous démontre que nous, au sein de l'UE, devons faire des efforts pour ne pas rester en arrière, améliorer notre compétitivité, réduire notre dette, nous ne pouvons pas vivre sur le dos des générations futures", a relevé Mme Merkel.

Le président chilien Sebastian Pinera et la chancelière allemande Angela Merkel, au palais présidentiel à Santiago le 26 janvier 2013 [Nadia Perez / Agencia Uno/AFP]
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Le président chilien Sebastian Pinera et la chancelière allemande Angela Merkel, au palais présidentiel à Santiago le 26 janvier 2013

L'Amérique latine et l'Europe entretiennent "des relations très intenses, non seulement en termes d'investissements, et cela nous différencie de nos partenaires asiatiques", avait ajouté la chancelière allemande à l'issue d'un entretien avec le président chilien.

Le sommet, qui prendra fin dimanche, porte essentiellement sur l'investissement, l'intégration sociale, la lutte contre le trafic de drogue et les questions liées au réchauffement climatique.

Lors des débats, l'UE a insisté sur la nécessité de promouvoir le libre-commerce et la sécurité juridique afin d'augmenter les investissements en Amérique Latine, une demande appuyée notamment par le Chili et d'autres membres de l'Alliance du Pacifique.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui s'est entretenue cette semaine avec les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, a appelé de ses voeux la conclusion "rapide" de l'accord de libre échange entre l'UE et le Mercosur, le marché commun d'Amérique du sud.

Pour sa part, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault s'est voulu rassurant sur la santé économique de l'Union européenne, plaidant pour "approfondir" les "relations "équilibrées" entre UE et Amérique latine et Caraïbes.

Sur le plan économique, les deux régions se trouvent dans des situations disparates, avec l'Union européenne confrontée à l'une des plus grandes crises de son histoire, et l'Amérique latine qui traverse une phase prolongée de croissance économique (4,5% de hausse moyenne du PIB en 2010-2012).

La présidente brésilienne Dilma Rousseff à Santiago, au Chili, le 26 janvier 2013 [Geraldo Caso / AFP]
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La présidente brésilienne Dilma Rousseff à Santiago, au Chili, le 26 janvier 2013

Mais elles pèsent de manière très différente dans l'économie mondiale: l'UE est le bloc économique le plus important de la planète, un marché unique de plus de 500 millions d'habitants représentant un quart du PIB mondial.

L'Europe est le plus gros investisseur en Amérique Latine: 43% de l'investissement direct étranger dans la Celac vient de l'UE (385 milliards d'euros en 2010).

Par ailleurs, le ministre de la Communication du Venezuela, Ernesto Villegas a lu un communiqué, en marge du sommet, sur l'état de santé du président vénézuélien Hugo Chavez selon lequel celui-ci "a surmonté l'infection respiratoire" dont il souffrait après sa quatrième opération pour un cancer et pourrait être de retour à Caracas "dans quelques semaines".

Un hommage devrait lui être rendu lundi ainsi qu'à l'ex président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et l'ex président mexicain Felipe Calderon.

Après une nouvelle séance à huis clos dimanche matin, le sommet prendra officiellement fin pour laisser place à une réunion de la Celac dimanche et lundi.

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