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Viol en Inde : cinq accusés plaident non coupables

Manifestation à New Delhi en réaction au viol et au meurtre d'une étudiante en décembre, le 29 janvier 2013 [Sajjad Hussain / AFP/Archives] Manifestation à New Delhi en réaction au viol et au meurtre d'une étudiante en décembre, le 29 janvier 2013 [Sajjad Hussain / AFP/Archives]

Cinq Indiens accusés du viol collectif le 16 décembre dans un autobus à New Delhi d'une étudiante, morte des suites de son agression, ont plaidé samedi non coupables, a annoncé un avocat de la défense.

"Tous les cinq ont plaidé non coupables et veulent que le procès se poursuive", a dit à l'AFP cet avocat, V.K. Anand, sans fournir d'autres précisions.

Les prévenus, âgés de 19 à 35 ans, dont le procès s'est ouvert le 21 janvier devant un tribunal spécial de la capitale indienne répondent notamment des accusations de viol, meurtre, enlèvement et vol, ce qui les rend passibles de la peine de mort.

Ils comparaissent en vertu d'une procédure accélérée pour contourner un système judiciaire indien notoirement lent et sous la pression de l'opinion publique et de la famille de la victime, celles-ci réclamant un jugement rapide et exemplaire après cette affaire qui a bouleversé l'Inde et a eu un retentissement international.

La justice avait décidé le 28 janvier que le sixième auteur présumé de ce viol collectif devait être jugé devant une juridiction pour mineurs.

Samedi, les cinq hommes, le visage caché par un foulard et placés sous forte protection, se sont engouffrés dans le bâtiment abritant le tribunal, où ils ont passé dix minutes avant d'en ressortir.

C'est mardi que les témoins commenceront à être entendus par les juges, a précisé Me V.K. Anand.

Un autre avocat de la défense avait déclaré cette semaine que les jugements seraient "très vite" rendus.

Le Parquet a fait savoir que des traces d'ADN des agresseurs présumés ainsi que des déclarations de la victime, faites sur son lit d'hôpital, et de son compagnon âgé de 28 ans, prouvaient que les accusés avaient bien participé au viol.

L'étudiante en kinésithérapie, âgée de 23 ans, qui revenait du cinéma avec son petit ami, avait été violée à plusieurs reprises, agressée sexuellement avec une barre de fer, puis jetée à moitié nue hors du bus. Elle était morte treize jours plus tard.

Le viol a provoqué l'indignation de la population en Inde et de nombreuses manifestations ont eu lieu pour exiger une meilleure protection des femmes.

La peine maximale encourue pour viol est actuellement de 10 ans, mais le gouvernement indien a donné vendredi son feu vert à un durcissement des peines infligées aux violeurs.

Une nouvelle loi en ce sens, qui doit encore être votée par le parlement, prévoit notamment un doublement des peines minimales encourues en cas de viol collectif, et la peine capitale si le viol conduit au décès de la victime ou la laisse dans un état végétatif.

Elle porte à 20 ans, au lieu de 10 actuellement, la peine minimale pour les viols collectifs, viols de mineurs ou viols par des personnes en position d'exercer leur autorité sur les victimes.

Cette loi qualifie également de délit le voyeurisme et le harcèlement sexuel, qui jusqu'alors n'étaient pas punis par la législation en vigueur.

"Nous espérons que ces mesures permettront aux femmes de se sentir plus en sûreté dans notre pays", a déclaré le ministre de la Justice Ashwani Kumar, soulignant que le nouveau texte "est en accord avec la sensibilité dans le pays après le viol collectif atroce " de décembre.

Le frère de la jeune femme violée a quant à lui parlé d'"initiative positive".

L'Inde n'applique que très rarement la peine de mort. Il y a trois mois, le seul survivant des auteurs des attentats de Bombay en 2008 a été pendu, la première exécution en huit ans.

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