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La Cour suprême kenyanne valide l'élection de Kenyatta

Uhuru Kenyatta assiste à une messe le 10 mars 2013 à Gatundu, Kiambu [Simon Maina / AFP/Archives] Uhuru Kenyatta assiste à une messe le 10 mars 2013 à Gatundu, Kiambu [Simon Maina / AFP/Archives]

La Cour suprême du Kenya a confirmé samedi l'élection de Uhuru Kenyatta à la présidence du pays, à l'issue d'un scrutin jugé "libre, équitable, transparent et crédible", a annoncé le président de cette cour, Willy Mutunga, lors d'une audience publique retransmise à la télévision.

Les six juges de la Cour suprême ont rejeté à l'unanimité les recours déposés par le camp de Raila Odinga, principal rival de M. Kenyatta, et par des associations citoyennes qui dénonçaient une série d'irrégularités ayant selon eux affecté la sincérité du scrutin.

"La décision unanime de la Cour est que l'élection présidentielle tenue le 4 mars 2013 s'est déroulée de façon libre, équitable, transparente et crédible, conformément aux dispositions de la Constitution et aux dispositions légales pertinentes", a déclaré solennellement M. Mutunga, donnant lecture de la décision de la Cour suprême.

Il ajouté que la Cour avait en conséquence décidé que Uhuru Kenyatta et son colistier William Ruto "avaient été valablement élus" président et vice-président de la République du Kenya, a ajouté M. Mutunga.

La décision des six juges de la Cour suprême n'est susceptible d'aucun recours, rendant le résultat de la présidentielle définitif et ouvrant la voie à l'investiture de M. Kenyatta, prévue le 9 avril.

M. Kenyatta est par ailleurs, comme son colistier William Ruto, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité pour sa participation présumée aux violences ayant suivi le précédent scrutin présidentiel de décembre 2007.

La Commission électorale kényane (IEBC) avait proclamé le 9 mars M. Kenyatta vainqueur avec 50,07% des suffrages au premier tour et 8.000 voix seulement au dessus de la barre de la majorité absolue des votants exigée par la Constitution.

Recomptage des voix à Nairobi sur ordre de la Cour suprême, le 26 mars 2013 [Tony Karumba / AFP/Archives]
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Recomptage des voix à Nairobi sur ordre de la Cour suprême, le 26 mars 2013
 

Le camp Odinga et les associations requérantes arguaient d'irrégularités dans la liste électorale, lors du scrutin et de son dépouillement.

Les arguments de la Cour n'ont pas été dévoilés dans l'immédiat. "Le jugement détaillé contenant les raisons de la décision de la Cour sera publié dans les deux semaines", a expliqué son président.

Le scrutin et la proclamation des résultats de la présidentielle du 4 mars se sont déroulés sans incident notable, démentant les craintes d'une répétition des terribles violences (plus de 1.000 morts) provoquées fin 2007 par l'annonce de la courte défaite de M. Odinga, à l'époque face au sortant Mwai Kibaki, soutenu alors par M. Kenyatta.

"Moment historique"

La décision de la Cour, créé par la Constitution de 2010, était à ce titre guettée avec énormément d'attention au Kenya et perçue comme un test pour cette institution à la réputation encore intacte dans le pays, selon les analystes. MM. Kenyatta et Odinga, qui ont tous deux assuré qu'ils respecteraient sa décision, quelle qu'elle soit, n'avaient pas réagi dans l'immédiat.

"En ce moment historique, la Cour suprême a rempli son devoir constitutionnel. C'est désormais au peuple kényan, à ses dirigeants, à la société civile, au secteur privé et aux médias de remplir le leur, afin de garantir que l'unité, la paix, la souveraineté et la prospérité de cette nation soit préservée", a déclaré M. Mutunga après lecture de l'arrêt de la Cour.

Peu après la décision de la Cour, la police a dispersé à coups de gaz lacrymogènes environ 200 jeunes partisans de M. Odinga qui défilaient aux cris de "Raila, Raila" dans le centre de la capitale, non loin de la Cour suprême.

La police, notamment des unités de ses forces spéciales, avait été déployée en force samedi autour du bâtiment de la Cour suprême, ainsi qu'aux alentours dans le centre de Nairobi.

Le chef de la police kényane David Kimaiyo avait averti vendredi qu'aucun rassemblement ne serait autorisé à proximité de la Cour et que la police réprimerait tout débordement ailleurs dans le pays placé "sous haute sécurité".

"Certaines informations indiquent que des partis ont prévu de rassembler leurs partisans devant la Cour suprême durant l'énoncé de la décision; nous n'autoriserons pas de tels rassemblements", a mis en garde M. Kimaiyo. "L'ensemble du pays sera placé sous haute sécurité, nous ne tolérerons aucune forme de violence", a-t-il ajouté.

Lors de la semaine écoulée, après huit jours d'audience de procédure, les avocats des camps Kenyatta et Odinga, des associations requérantes et de l'IEBC avaient exposé arguments et contre-arguments lors d'audiences retransmises en direct et en intégralité sur plusieurs chaînes de télévision et largement suivies dans le pays.

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