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Polina Jerebtsova : "Mon enfance dans l'horreur de la guerre en Tchétchénie" (2/2)

Polina Jerebtsova. [© Maiju Torvinen]

Polina Jerebstova avait 14 ans lorsque la deuxième guerre de Tchétchénie éclate. Pendant cette sombre période, elle raconte dans son journal intime son quotidien à Grozny et l'horreur du conflit. Alors que le témoignage de Polina Jerebtosva vient de paraitre en France, Le journal de Polina, une adolescence tchétchène, DirectMatin.fr a rencontré cette survivante. (SUITE)

 

(...) En janvier 2012, Polina et son mari sont obligés de fuir la Russie. Un départ définitif. "La Russie a cessé d'être mon pays le jour où les chars sont venus tuer des civils", lâche-t-elle vivement, trahissant sa colère.

Aujourd'hui, le couple vit en Finlande, pays où ils ont obtenu l'asile politique. Et où ils ont trouvé le bonheur, enfin. "La Finlande m'a donné ce calme intérieur qui me manquait tant". "Pour la première fois j'ai ce qu'on appelle un 'chez-soi', où j'ai plaisir de rentrer", explique-t-elle le sourire aux lèvres.

Mais si Polina confesse être heureuse aujourd'hui, elle conserve tout de même de graves séquelles de ces années de guerre et de misère : "Ma santé est ruinée. J'ai toujours mal à mes jambes, mon système gastro-intestinal est perturbé à vie, j'ai perdu toutes dents, j'ai eu des problèmes cardiaques et je ne sais pas si je pourrais avoir des enfants un jour".

Des traumatismes psychologiques aussi. Certaines images la hantent encore, comme celles de ce jour où elle découvre un chien dévorant un cadavre. "La guerre m'a volé mon enfance et mon adolescence".

Polina et sa mère. © Polina Jerebtsova

 

Le combat de Polina pour la justice

Parce qu'elle n'a jamais reçu un rouble de compensation et qu'elle ne se résout pas à ce que les crimes de guerre restent impunis, Polina s'est lancée dans un combat judiciaire.

Ainsi, elle a déposé une plainte auprès de la Cour de Moscou contre le ministère de la Défense russe et le ministère des Finances (un juriste d'une ONG s'occupe de toutes les démarches en son nom) il y a un an et demi. Mais cette plainte n'a toujours pas été étudiée, "les autorités judiciaires refusent de l'enregistrer sous différents prétextes". Ce, car le véritable objectif de Polina est de porter plainte devant la Cour européenne des Droits de l'Homme. Or, pour que cette plainte puisse être déposée, elle doit épuiser tous les recours en Russie.

"Les dirigeants russes ont fait de ma vie un enfer et sont responsables d'un véritable génocide. Et aujourd'hui, ils doivent assumer leurs actes", explique-t-elle.  

En attendant que justice soit faite, Polina se concentre sur sa nouvelle vie et son avenir qui n'a rien de sombre cette fois…

 

>>> Lire la première partie

 

Le journal de Polina, une adolescence tchétchène, de Polina Jerebtsova. Books Editions/France Culture. 

 

 

 

 

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