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Génocide rwandais : l'ambassadeur de France persona non grata

Le président François Hollande et le président rwandais Paul Kagamé le 2 avril 2014 à Bruxelles  [Alain Jocard / POOL/AFP] Le président François Hollande et le président rwandais Paul Kagamé le 2 avril 2014 à Bruxelles [Alain Jocard / POOL/AFP]

Les autorités rwandaises ont retiré l'accréditation de l'ambassadeur de France au Kigali, Michel Flesch, aux cérémonies de commémoration du 20e anniversaire du génocide de 1994 au Rwanda, l'empêchant d'y représenter Paris, a annoncé lundi le diplomate à l'AFP.

 

M. Flesch ne pourra comme prévu remplacer lundi, à la cérémonie officielle de lancement des commémorations, la garde des Sceaux française, Christiane Taubira, qui devait initialement conduire la délégation française à Kigali.

Le déplacement de la ministre française et de sa délégation avait été annulé après des propos du président rwandais Paul Kagame, accusant la France d'avoir joué un "rôle direct dans la préparation du génocide" et d'avoir participé "à son exécution même".

Un survivant du génocide se recueille le 5 avril 2014 au mémorial de Gisozi [Gianluigi Guercia / AFP/Archives]
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Un survivant du génocide se recueille le 5 avril 2014 au mémorial de Gisozi
 

"Hier à 22h30, le ministère des Affaires étrangères rwandais m'a téléphoné pour m'informer que je n'étais plus accrédité pour les cérémonies", a expliqué M. Flesch à l'AFP, indiquant qu'il ne se rendrait donc pas au Stade Amahoro - le plus grand stade de la capitale rwandaise - où le président Kagame doit lancer dans la matinée les commémorations officielles.

Par ailleurs, "à la question de savoir si je pouvais me rendre dans l'après-midi au mémorial (du génocide) de Gisozi, pour y déposer une gerbe, il m'a été répondu 'non'", a-t-il ajouté.

La France, alliée en 1994 du régime extrémiste hutu à l'origine du génocide et dont le rôle dans les massacres reste controversé, avait initialement décidé samedi d'annuler sa participation aux cérémonies, après les propos de M. Kagame, avant d'annoncer dimanche soir qu'elle serait représentée par son ambassadeur.

Cette nouvelle tension entre Kigali et Paris marque un coup d'arrêt à la normalisation des relations entre les deux pays qui, malgré une réconciliation officielle en 2010, restent très instables. La France a admis en 2010 "de graves erreurs d'appréciation" au Rwanda mais a toujours refusé de présenter des excuses, attendues par Kigali.

Entre avril et juillet 1994, quelque 800.000 personnes, essentiellement issues de la minorité tutsi, ont été massacrées en une centaine de jours au Rwanda.

 

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