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Nucléaire iranien : l'épineux dossier

Un technicien iranien travaille dans une usine de conversion d'uranium à Ispahan, 420km au sud de Téhéran, le 3 février 2007 [Behrouz Mehri / AFP/Archives]

Le dossier du nucléaire iranien trouvera-t-il une solution ?

 

Les diplomates étaient engagés dimanche dans la dernière ligne droite d’un véritable marathon diplomatique, pour tenter d’arracher un accord qui mettrait fin à plus de dix ans de négociations. Ce, alors que la fin de ce nouveau round de discussions, organisé à Vienne (Autriche), est fixée à lundi soir. 

Les chefs de la diplomatie américaine et iranienne, John Kerry et Mohammad Javad Zarif, ont ainsi participé à leur cinquième face-à-face depuis jeudi dernier, alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est rendu dimanche soir sur place pour tenter de débloquer la situation.

Si un accord complet semblait impossible à atteindre, l’échec n’était pas pour autant envisagé. Dimanche soir, l’Iran et les grandes puissances évoquaient la possibilité de prolonger leurs négociations pour ne pas rester dans l’impasse.  

 

Des échecs répétés

Présentées comme "une chance historique" par Barack Obama, ces négociations visaient à garantir que l’Iran ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire en lui interdisant d’enrichir lui-même l’uranium. En échange, les puissances occidentales se seraient engagées à lever les sanctions qui pèsent sur l’économie iranienne.

Dès 2003, l’Agen­ce internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait trouvé des traces d’uranium enrichi à Natanz, ce qui avait alimenté les soupçons sur le fait que Téhéran cherche à développer l’arme nucléaire sous couvert de nucléaire civil.

L’élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005 avait entraîné une accélération des activités iraniennes dans ce domaine. Et ni les sanctions économiques imposées à Téhéran, ni les négociations qui se sont succédé n’étaient parvenues à les enrayer.

Mais l’arrivée au pouvoir du président Hassan Rohani, en août 2013, avait laissé percer un espoir. "Rohani s’est fait en partie élire sur la promesse d’un accord, analyse Thierry Coville, auteur de Iran, la révolution invisible (La Découverte). Il joue une partie de son capital politique là-dessus, car, une absence d’accord renforcerait les radicaux en Iran au détriment des modérés."

 

Un Iran nucléaire inquiète

Ces négociations sont suivies avec attention par les voisins de l’Iran. Israël, cible ces dernières années de la rhétorique anti-sioniste de Mahmoud Ahmadinejad, verrait dans un Iran nucléaire une menace pour son existence.

Et les monarchies pétrolières sunnites du golfe Persique, notamment l’Arabie Saoudite, ont tout à craindre d’un Iran chiite disposant la bombe atomique.

La pression reste donc forte pour parvenir à un accord, d’autant que l’Iran aurait tout à gagner à voir les sanctions occidentales levées. Selon Thierry Coville, celles-ci "ont affaibli l’économie iranienne, alors que le pays dispose d’un énorme potentiel. Beaucoup d’investisseurs attendent la levée des sanctions". 

 

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