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Nairobi : près de deux ans après le massacre, le centre commercial rouvre ses portes

Un membre des forces spéciales le 23 septembre 2013 à l'entrée du centre commercial Westgate à Nairobi [Tony Karumba / AFP P]

Le centre commercial Westgate de Nairobi, la capitale kényane, a rouvert ses portes samedi, presque deux ans après avoir été attaqué par des islamistes somaliens shebab qui y avaient massacré au moins 67 personnes durant un siège de quatre jours.

 

Ce luxueux complexe, fréquenté par la classe moyenne en plein boom de Nairobi et les nombreux expatriés de la capitale, avait été gravement endommagé dans l'attaque des insurgés affiliés à Al-Qaïda en septembre 2013. Après une petite cérémonie d'ouverture en présence du gouverneur de Nairobi, Evans Kidero, une cinquantaine de clients faisaient la queue pour être les premiers à passer sous les nouveaux détecteurs de métaux installés à l'entrée.

"Nous sommes impatients car nous sommes à nouveau debout et nous pouvons montrer au monde que le terrorisme ne pourra pas nous abattre", a déclaré Ben Mulla, 34 ans, blessé durant l'attaque. "J'étais venu pour un déjeuner d'affaires. La fusillade était intense, et je me suis caché dans un parterre de plantes. J'ai vu quatre terroristes (...) Ils m'ont tiré dessus, une balle a ricoché sur le mur et a touché ma jambe. Ils ont abattu un garde juste devant moi", a-t-il raconté. "C'était des hommes jeunes. Ils n'avaient aucune émotion. Ils semblaient aimer ce qu'ils faisaient. Leurs visages, je ne les oublierai jamais, pour le reste de ma vie", a-t-il ajouté.

 

Economie plombée

Les shebab avaient revendiqué le carnage et expliqué avoir attaqué le centre commercial en guise de représailles contre l'engagement militaire du Kenya en Somalie voisine, en proie au chaos depuis deux décennies. Les troupes kényanes y sont intégrées dans l'Amisom, une force militaire de l'Union africaine qui soutient le fragile gouvernement de Mogadiscio face aux insurgés.

Depuis le Westgate, les shebab ont mené de nouvelles attaques au Kenya. En avril, ils avaient mené une tuerie encore plus sanglante à l'université de Garissa (nord-est), massacrant 148 personnes, essentiellement des étudiants. Ces attaques à répétition ont plombé l'économie kényane largement dépendante du tourisme, et le Kenya n'est plus considéré comme un havre de stabilité dans la troublée Corne de l'Afrique.

 

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