En direct
A suivre

Tout savoir sur Justin Trudeau, le futur Premier ministre du Canada

Le leader du parti libéral canadien Justin Trudeau s'adresse à ses partisans après sa victoire le 20 octobre 2015 à Ottawa [NICHOLAS KAMM / AFP] Le leader du parti libéral canadien Justin Trudeau s'adresse à ses partisans après sa victoire le 20 octobre 2015 à Ottawa [NICHOLAS KAMM / AFP]

L'écrasante victoire des libéraux aux législatives donne au futur Premier ministre Justin Trudeau la liberté d'instiller un nouveau style de gouvernement avec un retour au multilatéralisme et un élan pour l'environnement, deux points noirs de la diplomatie canadienne depuis dix ans.

Sur le plan militaire, M. Trudeau a indiqué que le Canada allait cesser ses bombardements aériens contre le groupe Etat islamique.

Le Canada "est de retour", a lancé mardi Justin Trudeau aux "amis (du Canada) à travers le monde" qui "se sont inquiétés du fait que le Canada avait perdu sa compassion et sa voix constructive dans le monde au cours des dix dernières années".

Pour M. Trudeau, "les Canadiens ont choisi le vrai changement". Et il aura vite l'occasion de le mettre en pratique sur la scène internationale en raison à la fois du calendrier (G20, Apec, COP21 à Paris...) et des engagements pris lors de sa campagne.

"Nous allons observer un réengagement auprès des organisations internationales comme les Nations unies, principalement à l'approche de la conférence sur le climat à Paris", estime Lauchlan Munro, chercheur en développement international à l'Université d'Ottawa.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé mardi que le prochain gouvernement canadien avait "un rôle particulier à jouer pour donner une impulsion sur les questions de changement climatique", particulièrement à la conférence sur le climat de Paris en décembre (COP21).

Après avoir félicité Justin Trudeau pour sa victoire aux législatives, le président français François Hollande, hôte de la COP21, a indiqué que les deux hommes voulaient que cette conférence soit "une précieuse occasion" d'illustrer la "volonté d'agir ensemble au service de la paix et de l'avenir de la planète".

Le Canada, sorti par les conservateurs du protocole de Kyoto en 2011, est régulièrement critiqué pour son manque d'engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique et l'exploitation pétrolière des sables bitumineux, figurant parmi les formes les plus polluantes d'énergie.

"Il faut faire plus" dans ce domaine, a convenu Justin Trudeau au cours de la campagne mais sans donner réellement les moyens d'y arriver, souligne Jonathan Paquin, professeur de sciences politiques à l'Université Laval à Québec.

"Le monde attend un changement de ton", a déclaré mardi Philippe Couillard, Premier ministre de la province du Québec. Libéral comme M. Trudeau, il a estimé nécessaire de fixer des objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) plus ambitieux que ceux fixés par le Premier ministre sortant Stephen Harper.

Arrêt des frappes en Syrie

Sur le plan international, l'engagement du Canada dans les frappes contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie au sein de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis va être révisé. Conformément à sa promesse de campagne, M. Trudeau a indiqué avoir informé le président Barack Obama que son gouvernement allait "mettre fin à la mission de combat" et de se cantonner à un rôle d'assistance et d'aide humanitaire.

"Si Justin Trudeau est cohérent, il devrait procéder à un retrait graduel des forces armées engagées", avait expliqué Jonathan Paquin.

Le leader du parti libéral canadien Justin Trudeau lors d'une conférence de presse à Ottawa le 20 octobre 2015 [NICHOLAS KAMM / AFP]
Photo
ci-dessus
Le leader du parti libéral canadien Justin Trudeau lors d'une conférence de presse à Ottawa le 20 octobre 2015

De fait, la mission avait été votée par le Parlement à majorité conservatrice jusqu'au 30 mars 2016. M. Trudeau, sans donner de date, a assuré que le Canada s'assurerait que "la transition se fasse de façon ordonnée".

Par ailleurs, tenir la promesse d'accueillir 25.000 réfugiés syriens avancée pendant la campagne "est un casse-tête logistique" s'il faut le faire en trois mois, poursuit ce dernier.

Dans ses relations directes avec les Etats-Unis, écornées par le différend sur la construction de l'oléoduc Keystone XL face aux réserves de l'administration Obama, M. Trudeau devra "faire profil bas", éviter tout débat public et "reprendre les discussions à huis clos avec le gouvernement américain pour trouver une solution", dit encore M. Paquin.

De façon générale, la fin d'une décennie de Stephen Harper est un signe pour la communauté internationale car, selon Roland Paris, spécialiste de politique étrangère à l'Université d'Ottawa, le Canada va "être un acteur plus constructif sur le plan international".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités