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Le Pape en Afrique : une tournée à haut risque

Le pape n'a pas l'intention de séparer de sa papamobile découverte lors de sa tournée en Afrique. [PIAR PAOLO SCAVUZZO/AGF/SIPA]

Malgré les risques qui peuvent peser sur lui, le pape François se rend au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique pour délivrer son message de paix.

Pas question pour le pape de reculer. Après le Sri Lanka, les Philippines, la Bosnie ou encore Cuba, François est attendu ce mercredi en Afrique pour une tournée qui le mènera du Kenya à la Centrafrique, en passant par l’Ouganda. Une première visite sur le continent qui correspond à son désir, martelé dès son élection en mars 2013, de «sortir [l’Eglise] d’elle-même», de la sortir de ses frontières et de ses habitudes pour «aller dans les périphéries géographiques». Pourtant, en se rendant dans ces trois pays, le souverain pontife effectue certainement le périple le plus risqué de son pontificat.

La menace jihadiste

Avant son départ, les autorités françaises ont assuré qu’il était peu prudent pour le pape de se rendre en Afrique. S’il a décidé de ne pas prendre en compte ces avertissements, François ne pourra pas pour autant nier la dangerosité de son déplacement. Le Kenya, où il visitera notamment le quartier pauvre de Kangemi, est en effet la cible récurrente des islamistes shebab, liés à al Qaida.

Depuis septembre 2013, ces jihadistes ont fait plus de 400 morts dans le pays. Et leur zone d’action ne s’arrête pas à la Somalie et au Kenya puisqu’ils sont responsables d’attentats qui ont fait plus de soixante-dix morts en 2010 à Kampala, la capitale ougandaise, où le pape est attendu samedi. Le danger est d’autant plus grand que, lors de certaines attaques, les Shebab, qui veulent imposer la charia dans la région, ont tué leurs victimes en fonction de leurs religions.

En Centrafrique, François fera face à un autre type de violence, dont le dénominateur commun reste la religion. Le pays est en effet déchiré depuis 2013 par une guerre civile opposant milices chrétiennes et musulmanes. Lundi, pour le dernier jour de sa tournée, le pape a d’ailleurs prévu de rencontrer la communauté musulmane dans la mosquée centrale de la capitale, Bangui. Un rendez-vous attendu comme un symbole.

Un message de paix

Car si chaque étape de ce voyage sera un véritable cauchemar sécuritaire pour les autorités, c’est un moyen pour le pape de «soutenir le dialogue interreligieux pour encourager la cohabitation pacifique». Comme il l’a assuré avant de prendre l’avion, le pape a l’intention de s’adresser à toute la population, afin de «panser [ses] blessures». Bien sûr, il portera tout de même une attention toute particulière à ses fidèles, pas forcément majoritaires dans ces trois pays (47% de la population en Ouganda, 32% au Kenya et 30% en Centrafrique).

Signe fort de son désir de rassemblement, François pourrait ouvrir une «porte sainte» dans la cathédrale de Bangui, et anticiper ainsi de dix jours l’ouverture officielle du «Jubilé de la miséricorde», censé apporter le pardon et la réconciliation dans le monde catholique et au delà. 

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