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La visite de Rohani signe un nouveau départ

Hassan Rohani et François Hollande en marge du 70e sommet des Nations-Unies, en 2015. Hassan Rohani et François Hollande en marge du 70e sommet des Nations-Unies, en 2015.[ALAIN JOCARD / AFP]

Le président de la République islamique d’Iran entame ce mercredi 27 janvier un déplacement en France, les deux pays espérant renforcer leurs relations.

Les affaires reprennent. Moins de deux semaines après la levée des sanctions qui pesaient sur l’Iran, le président Hassan Rohani, qui vient d’effectuer une visite de deux jours à Rome, arrive ce mercredi à Paris. Ce voyage, initialement prévu en novembre, avait été reporté à la suite des attentats. Première visite d'Etat d’un président iranien en Europe depuis 1999, il s’agit surtout pour les deux pays d’une opportunité économique majeure.

Un partenariat à reconstruire

Partenaire privilégié de l’Iran jusqu’au renforcement des sanctions européennes en 2012, Paris compte bien jouer de cette proximité passée pour retrouver son rôle de premier plan vis-à-vis de la République islamique. Infrastructures, transports, téléphonie… De nombreux secteurs sont en effet à moderniser dans ce pays longtemps paralysé par les sanctions, et la France veut s’assurer un rôle clé dans ces différents chantiers.

C’est d’ores et déjà chose faite pour l’aéronautique, l’Iran ayant annoncé l’achat de 114 Airbus – une transaction qui devrait être entérinée dès ce mercredi. Le pays de 79 millions d’habitants souhaite en effet renouveler rapidement sa flotte vieillissante. Les premiers appareils devraient donc être fournis dès cette année, et les livraisons se poursuivront jusqu’en 2020. L’industrie automobile française pourrait également être mise à l’honneur – Citroën a ainsi ouvert en début de semaine un «DS Store» à Téhéran.

Autre secteur d’avenir pour le pays, le tourisme. Le groupe hexagonal Accor l’a bien compris, avec l’inauguration récemment de deux hôtels à Téhéran. Au-delà de ces grands groupes, de nombreuses PME françaises espèrent aussi tirer parti de cette ouverture. Une délégation s’était d’ailleurs rendue sur place cet automne, avant même la levée des sanctions. 

Encore faudra-t-il être rapide. L’Italie, l’Allemagne et les Etats-Unis veulent en effet leur part du gâteau, tandis que la Chine, qui a bénéficié de la place laissée libre par les Occidentaux, est déjà durablement implantée dans le pays.

Des retrouvailles critiquées

Mais l’enthousiasme suscité par ce rapprochement Paris-Téhéran n’est pas unanimement partagé. A l’annonce de l’arrivée d’Hassan Rohani, plusieurs ONG se sont empressées de rappeler les violations des droits de l’homme perpétrées par l’Iran, appelant la France à prendre ses responsabilités. Amnesty a notamment souligné que 700 condamnés à mort avaient été exécutés dans le pays en 2015.

Ce nouveau départ soulève par ailleurs des inquiétudes chez d’autres partenaires de la France, comme Israël, qui refuse de croire les intentions pacifiques affichées par la République islamique, et l’Arabie Saoudite, rivale historique de la puissance chiite. 

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