En Direct

Les climatologues de la COP21 finalement trop optimistes ?

La fonte des glaces dans l’Antarctique pourrait avoir de graves conséquences sur la montée du niveau des mers[HO / DYN / AFP]
Par Mis à jour le Publié le

Le journal Les Echos dresse un bilan inquiétant concernant le réchauffement climatique. Pour le quotidien, le réchauffement de l’air et la montée des eaux pourraient être plus importants qu’initialement prévu. 

Gilles Bœuf, biologiste français et ancien président du Muséum national d’histoire naturelle, cité par le journal Les Echos assure que les prévisions des climatologues présentées lors de la COP21, jugées catastrophistes pourraient être en dessous de la réalité. Il s’appuie notamment sur deux études publiées dans des revues scientifiques.

A lire aussi : Le mois dernier a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré

Des nuages moins protecteurs que prévu

La première concerne l’effet des nuages sur le réchauffement climatique, un aspect jusqu’alors trop méconnu de la communauté scientifique. Aujourd’hui, des éléments de réponses nous parviennent, et ils ne sont guère rassurants.

Ainsi des climatologues des universités de Californie et de Yale ont prouvé dans la revue Science que les modèles informatiques actuellement utilisés surestiment la capacité des nuages à nous protéger des rayons du soleil. En réalité, l’idée qui avait cours jusqu'à cette étude est que les cristaux de glace contenus dans les nuages se transformaient en gouttes d’eau sous l’effet des rayons du soleil, accentuant ainsi la brillance du nuage et donc sa capacité à renvoyer les rayons du soleil. Un processus largement surestimé donc, selon les auteurs de l’étude. 

La montée des eaux accélérée 

L’autre article sur lequel s’appuie Gilles Bœuf, concerne le deuxième aspect le plus préoccupant étudié pendant la COP21 : la vitesse de fonte des calottes polaires, et ses conséquences sur la montée des eaux.

L’article, publié dans la revue Nature par des climatologues des universités du Massachusetts et de Pennsylvanie, démontre que le seul recul de la calotte glaciaire Antarctique pourrait faire monter le niveau des mers d’un mètre d’ici 2100. Soit le double des estimations actuelles. Un écart considérable qui s’explique par le manque de données globales sur l’Antarctique lors des discussions de la COP21. Les conséquences sur les villes de bord de mer à basses altitudes pourraient être dramatiques. 

A lire aussi : 10 conséquences concrètes du réchauffement climatique

Ces données ne changent fondamentalement pas les enjeux de la COP21, et l’accord signé constitue malgré tout un vrai pas en avant aux yeux de la communauté scientifique aux yeux du climatologue Hervé Le Treut, cité par les Echos et pour qui «nous allons enfin pouvoir nous concentrer sur la recherche des solutions et l’accélération de l’action».

2030, un tournant

Il faudra pour ça que les émissions de gaz à effet de serre cessent d’augmenter à partir de l’année 2030, et que la courbe s’inverse ensuite rapidement. Un objectif capital mais impossible à atteindre aux yeux de certains scientifiques. 

Ailleurs sur le web