En direct
A suivre

Japon : Shinzo Abe renforce sa mainmise sur le Parlement

Le Premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe (g), le 10 juillet 2016 à Tokyo [KAZUHIRO NOGI / AFP] Le Premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe. [KAZUHIRO NOGI / AFP]

Le Premier ministre conservateur Shinzo Abe a renforcé dimanche sa mainmise sur le Parlement japonais à l'issue d'élections sénatoriales, malgré les résultats jugés mitigés de sa politique et la méfiance suscitée par son ambition de révision constitutionnelle.

Son Parti libéral démocrate (PLD) et son allié le Komeito ont pris 69 ou 70 des 121 sièges du Sénat à renouveler pour six ans, contre 59 précédemment. Il s'agit des résultats donnés par la chaîne de télévision publique NHK et d'autres médias à l'issue du dépouillement.

"Je suis soulagé que nous ayons pu nous assurer plus de 61 sièges, soit la moitié de ceux soumis au vote. Je pense que c'est un appel à accélérer les abenomics", a déclaré en fin de soirée M. Abe à la chaîne privée TBS, dans une allusion à sa politique économique.

Aux commandes depuis 1955

L'autre moitié des 242 sièges du Sénat sera renouvelée dans trois ans. Les deux partis au pouvoir en contrôlent 77. Le PLD, aux commandes de façon quasi ininterrompue depuis 1955, associé à la formation centriste Komeito, avait en face de lui une opposition affaiblie. Le Parti démocrate (centre-gauche), principal adversaire, peine à se remettre d'un passage au pouvoir d'un peu plus de 3 ans (2009 à 2012), marqué par des revirements incessants et le tsunami de mars 2011 à l'origine de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Au pouvoir depuis décembre 2012, M. Abe n'est toujours pas parvenu à redresser la troisième économie du monde en dépit de largesses budgétaires et d'une politique monétaire ultra-accommodante, deux piliers des abenomics. Ce nationaliste s'est engagé à mettre fin à la flambée du yen ainsi qu'à la déflation qui ronge l'activité économique du pays, tout en renforçant la défense et les valeurs traditionnelles. Il affiche aussi l'ambition de parvenir à une révision de la Constitution pacifiste du Japon.

Un bureau de vote à Tokyo le 10 juillet 2016 [KAZUHIRO NOGI / AFP]
Photo

ci-dessus
Un bureau de vote à Tokyo le 10 juillet 2016

 

Sur ce dernier point, ce scrutin pourrait être déterminant. S'il se confirme, comme les médias l'ont indiqué aux premières heures lundi, que le PLD et les forces favorables à un tel changement contrôlent désormais les deux tiers du Sénat, après avoir déjà conquis la même proportion de la Chambre basse, une condition nécessaire serait remplie pour pouvoir convoquer un référendum proposant de premières transformations dans la loi fondamentale restée intacte depuis près de 70 ans.

Selon les spécialistes, M. Abe ne s'attaquerait toutefois pas directement à l'article 9 de la loi fondamentale, qui consacre la renonciation "à jamais" à la guerre, se contentant dans un premier temps de soumettre des amendements plus anodins pour lever le tabou sans se mettre à dos la majorité des Japonais, attachés à cet article.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités