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Etats-Unis : un instructeur des Marines accusé d’avoir mis un musulman dans un sèche-linge

Une séance d’entraînement au centre de formation des Marines de Parris Island. [SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Aux Etats-Unis, une enquête relative aux mauvais traitements réservés aux Marines fraichement recrutés défraye la chronique. Parmi les anecdotes racontées, celle d’une jeune musulman considéré comme un terroriste et enfermé dans un sèche-linge en 2015 fait scandale.

L’information a été divulguée dans des documents d’enquête qui révèlent des détails sur les présumés mauvais traitements réservés aux recrues du centre de formation des Marines de Parris Island, en Caroline du Sud. Ils ont été relayés par le Washington Post.

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Raheel Siddiqui, mort en mars 2016

Selon le témoignage de ce Marine de confession musulmane, l’instructeur aurait eu dès le début un comportement scandaleux à son égard. «Tu vas tous nous tuer dès que tu en auras l’occasion, hein terroriste ?», «Quels sont tes plans ? Tu n’es pas un terroriste ?». Il l’aurait également accusé d’avoir participé aux attaques terroristes du 11 septembre 2001, avant de l’enfermer dans un sèche-linge. Selon son témoignage, la jeune recrue y aurait passé suffisamment de temps pour avoir des brulures sur le cou et les bras. Une anecdote révoltante, mais qui témoigne seulement du quotidien de ce centre de Parris Island. 

De fait, cette enquête a été diligentée à la suite de la mort d’une jeune recrue d’origine pakistanaise, Raheel Siddiqui, des suites d’une chute de 12 mètres alors qu’il tentait d’échapper à ce même instructeur qui venait de le gifler. Sa mort, en mars 2016, avait alors attiré l’attention du grand public sur les méthodes du centre de formation de Parris Island. 

20 membres du personnel dans le viseur de l'administration

La semaine passée, l’état-major avait annoncé que 20 membres du personnel de Parris Island pourraient faire face à des accusations criminelles ou à des sanctions disciplinaires suite aux conclusions de trois enquêtes sur diverses accusations d’abus. Ce ne pourrait être qu’un début. Les enquêtes rapportent ainsi des comportements qui font froid dans le dos : Insultes raciales, homophobes, bizutage violent, harcèlement moral, travail physique imposé à des recrues blessées et donc normalement dispensées. 

L’une des enquêtes révèle également qu’à au moins une occasion, les instructeurs étaient ivres après avoir bu du whisky sur leur lieu de travail. Une autre «anecdote» voit un formateur imposer à une recrue de se connecter à Facebook pour prendre le contact de sa sœur et lui parler au téléphone afin de la draguer ouvertement. Une histoire confirmée par la sœur, et que des messages échangés sur le réseau social viennent corroborer. 

«Les former avec fermeté, équité, dignité et compassion»

Le général Rober B. Neller, commandant du Corps des Marines a publié la semaine dernière un communiqué en réaction à ces accusations. À ses yeux, le processus de formation d’un Marine se doit d’être physiquement et mentalement difficile, mais tout de même respectueux des individus : «Lorsque les hommes et les femmes américains s’engagent à devenir Marines, nous nous engageons auprès d’eux à les former avec fermeté, équité, dignité et compassion». 

Le Marine incriminé dans l’affaire du sèche-linge, identifié comme le lieutenant-colonel Joshua Kissoon, a pour sa part été démis de ses fonctions en mars dernier. Son supérieur, le colonel Paul D. Cucinotta ainsi que son conseiller principal, le sergent-major Nicholas Deabreu, ont également fait les frais d’une première enquête qui pointait leur incapacité à mettre un frein à ces mauvais traitements. Les autres Marines épinglés dans les dernières enquêtes pourraient être poursuivis par leurs anciennes victimes ou par l’état-major à partir de l’automne 2016.  

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