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L'Autriche va raser la maison natale d'Hitler

Depuis 2011, l'administration publique s'acquitte d'un loyer de 4.800 euros par mois pour un bâtiment vide.[JOE KLAMAR / AFP]

Embarquée dans un imbroglio juridique, l'Autriche va exproprier la propriétaire de la maison natale d'Adolf Hitler et raser l’édifice.

La sinistre bâtisse située dans le centre de Braunau-am-Inn (17.000 habitants), non loin de la frontière allemande, est vide depuis plusieurs années et les autorités veulent à tout prix éviter qu’elle ne devienne un lieu de pèlerinage néonazi. Adolf Hitler y est né le 20 avril 1889 et y a vécu pendant trois ans. Une nouvelle construction à usage «administratif ou éducatif» sera donc érigée a indiqué le ministre de l'Intérieur Wolfgang Sobotka, dans une interview au quotidien autrichien Die Presse.

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Une bataille juridique avec la propriétaire

Vienne entend ainsi mettre fin à plusieurs années de bataille juridique sur le sort de cet encombrant héritage. Faute de conciliation avec la propriétaire, Gerlinde Pommer, dont la famille possède ce bien depuis plus d’un siècle, le gouvernement va donc entamer une procédure d'expropriation pour pouvoir disposer de l’immeuble à sa guise. Seule la dalle en pierre installée au pied de la maison en mémoire des victimes du nazisme devrait rester en place.

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En 1972, l'Etat autrichien, déjà soucieux d'éviter toute commémoration néonazie autour du lieu, avait signé avec elle un bail stipulant que le bâtiment ne pouvait servir qu'à des usages socio-éducatifs ou administratifs. C'est ainsi que la «maison d'Hitler» a été durant des décennies un centre d'accueil pour personnes handicapées contre un loyer de 4.800 euros par mois versé par l'Etat autrichien.

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Mais ce modus operandi a pris fin quand Gerlinde Pommer a refusé de faire des travaux de remise aux normes. Depuis 2011, l'administration publique s'acquitte ainsi du loyer d'un bâtiment vide.

Le sort de cette maison a suscité un débat passionné en Autriche. Certains défendaient un «remaniement architectural en profondeur» du bâtiment, d'autres d'en faire un lieu de mémoire éducatif et d'autres encore plaidaient pour sa dépolitisation complète, proposant de le transformer en «supermarché» ou en «caserne de pompiers» devant lesquels personne n'aurait idée de se prendre en photo.

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