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Pakistan : l'attentat qui a fait au moins 52 morts sur un site religieux soufi revendiqué par Daesh

Une victime d'un  kamikaze qui a déclenché une charge explosive en pleine prière du vendredi dans une mosquée d'une zone tribale du nord-ouest du Pakistan, le 16 septembre 2016 [HASBAN ULLAH / AFP] Une victime d'un kamikaze qui a déclenché une charge explosive en pleine prière du vendredi dans une mosquée d'une zone tribale du nord-ouest du Pakistan, le 16 septembre 2016 [HASBAN ULLAH / AFP]

Au moins 52 personnes ont été tuées samedi et 105 blessées samedi dans l'attentat à la bombe revendiqué par Daesh pendant une cérémonie religieuse soufie au Baloutchistan, une province méridionale du Pakistan, en proie à des troubles récurrents, ont annoncé les autorités locales.

La déflagration s'est produite au milieu de la foule des fidèles au cours d'une cérémonie au sanctuaire de Shah Noorani, un saint du soufisme, une branche mystique de l'islam considérée comme hérétique par certains groupes islamistes radicaux, dont les talibans, a déclaré à l'AFP un responsable du gouvernement local, Javed Iqbal.

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Jusqu'à 600 personnes étaient présentes, certaines venues de loin pour l'occasion, a expliqué Tariq Mengal, un autre représentant officiel du Baloutchistan. 

Elles prenaient part à des danses religieuses, organisées juste avant le crépuscule, quand le drame est survenu sur ce lieu de pèlerinage situé dans une région montagneuse reculée du district de Khuzdar, à environ 760 kilomètres au sud de Quetta, la capitale provinciale, et que les équipes de secours avaient en conséquence du mal à atteindre. 

Des attentats multiples et très meurtriers

«Au moins 52 personnes ont été tuées et 105 blessées» a déclaré à l'AFP le ministre de l'Intérieur du Baloutchistan Sarfraz Bugti. Il a dit ignorer si cette attaque était un attentat suicide.

L'organisation jihadiste Daesh a affirmé qu'un de ses combattants avait été l'auteur de cette «opération martyre», dans un communiqué diffusé par Amaq, son agence de propagande. «Le gouvernement est déterminé à éliminer le terrorisme et les extrémistes du pays», a quant à lui réagi le président pakistanais Mamnoon Hussain. 

L'attentat de samedi fait suite au meurtre en juin d'un célèbre chanteur soufi à Karachi, la métropole du sud du Pakistan, avait suscité une vague d'indignation dans ce pays. Amjad Sabri, un interprète de «qawwali», une forme traditionnelle de musique religieuse islamique très appréciée en Asie du Sud et dont l'origine remonte au XIIIe siècle, avait été tué par deux hommes à moto, et la police avait alors parlé d'«acte de terrorisme».

Frontalier de l'Iran et de l'Afghanistan, le Baloutchistan est la province la plus pauvre du Pakistan malgré ses ressources pétrolières et gazières et son ouverture sur la mer d'Arabie. Il est secoué par des violences confessionnelles entre sunnites et chiites, des attaques islamistes et, depuis 2004, une insurrection séparatiste.

Al-Alami du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe antichiite s'en prenant également ces dernières années au gouvernement pakistanais, s'était ainsi associé à Daesh pour organiser en octobre un assaut contre une école de police à Quetta qui a fait 61 morts. Cette attaque avait été la pire ayant visé les services de sécurité dans l'histoire du Pakistan.

Le LeJ est allié au mouvement des talibans pakistanais (TTP) qui ont de leur côté prêté allégeance à Al-Qaïda. En août, un attentat revendiqué à la fois par une faction talibane, Jammat-ul-Ahrar (JuA), et par Daesh avait fait 73 morts dans un hôpital de Quetta au moment où la foule s'y recueillait sur la dépouille du bâtonnier de la province, assassiné quelques heures plus tôt.

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