Interviewé sur Fox News, Donald Trump a évoqué la puissance de Twitter et l'impact que le réseau social a pu avoir dans sa campagne.
Face à Tucker Carlson, un journaliste américain de la Fox, Donald Trump est revenu sur son usage intensif du réseau social Twitter. «Laissez-moi vous parler de Twitter», a-t-il commencé. «Je pense que je ne serais peut-être pas là sans Twitter». Le président a expliqué qu'en additionnant son audience sur ce réseau avec celles de Facebook, ou Instagram, il pouvait communiquer directement avec son peuple, qu'il s'agisse de «90 millions de personnes, ou 100 millions, ou 80 millions».
#Trump on social media: “I might not be here talking to you right now, as President, if I didn’t have an honest way of getting the word out” pic.twitter.com/ztRcJe5I6V
— Fox News (@FoxNews) March 16, 2017
Une liberté sans précédent
Le journaliste a voulu savoir si les tweets étaient corrigés avant d'être publiés. «Bien sûr», a répondu Donald Trump, en s'empressant d'ajouter toutefois que c'était plutôt le phénomène inverse : «Parfois, je vais avoir quelque chose à dire et je demanderais 'Qu'est-ce que tu en penses ?', mais la plupart du temps, mon équipe vient me voir et me demande 'Pouvez-vous tweeter ceci ou cela, car ce n'est pas montré correctement (par les médias, ndlr) ?'».
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Le président des Etats-Unis aurait donc le contrôle total de son compte Twitter personnel (@realDonaldTrump, qu'il a tenu à garder, bien qu'on lui ait donné le compte officiel du président, @POTUS). Cela est étonnant quand on sait que même certaines popstars, qui ont certes une influence mais ne décident pas du sort d'un pays, ne peuvent pas publier ce qu'elles souhaitent.
Et pourtant, Donald Trump ne semble pas avoir eu de restrictions de ce genre. Barack Obama a certes lui aussi souvent utilisé Twitter, mais dans le but de promouvoir sa politique, ses décisions, ou même de répondre à son peuple sur des questions variées, comme l'économie du pays. Donald Trump, lui, s'est jusqu'alors servi du réseau comme n'importe quel citoyen aurait pu le faire. Mercredi 15 mars, par exemple, le président américain réglait ses comptes avec le rappeur Snoop Dogg, en public, après un clip controversé de l'artiste.
Can you imagine what the outcry would be if @SnoopDogg, failing career and all, had aimed and fired the gun at President Obama? Jail time!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 15, 2017
Un «moyen honnête» de diffusion
Dans son interview, le président a continué son éloge de Twitter : «Je ne serais peut-être pas là en train de vous parler, en tant que président, si je n'avais pas un moyen honnête pour diffuser mon message». Mais un «moyen» honnête de diffusion ne veut pas dire que tout ce qui est partagé l'est pour autant.
Donald Trump est connu pour ses tweets provoquants, vindicatifs et souvent faux, comme le rappelle le Guardian. En novembre 2016, il tweetait par exemple qu'il avait «gagné le vote populaire» si l'on enlevait les «millions de personnes qui ont voté illégalement». Une accusation qui n'a jamais été validée ou justifié par une instance juridique américaine.
Et sa manie du tweet tapageur et incorrect remonte bien avant sa campagne présidentielle : en 2012, l'actuel président des Etats-Unis écrivait que le réchauffement climatique était «un 'hoax' inventé par et pour les Chinois, dans le but de rendre la production américaine non-compétitive». Plus récemment, Donald Trump a affirmé que l'ancien président Barack Obama l'espionnait à travers son téléphone durant l'élection présidentielle, le traitant au passage d'un homme «mauvais, ou malade».
In addition to winning the Electoral College in a landslide, I won the popular vote if you deduct the millions of people who voted illegally
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 27, 2016
The concept of global warming was created by and for the Chinese in order to make U.S. manufacturing non-competitive.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 6, 2012
How low has President Obama gone to tapp my phones during the very sacred election process. This is Nixon/Watergate. Bad (or sick) guy!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 4, 2017
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Grâce à Twitter, le président a pu partager, à plusieurs reprises, des informations dont la source était inconnue, comme s'il représentait désormais une agence de presse à lui tout seul. Pour ses partisans, sa parole est souvent incontestable. Cela s'inscrit dans son combat contre les médias, qu'ils considèrent corrompus, menteurs, et contre lui. En diffusant lui-même des informations, il prétend combattre les «fausses informations» et partager les nouvelles dont les médias ne voudraient pas parler.