En Direct

Tollé international après l'attaque «chimique» en Syrie

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le 5 avril 2017 à la conférence internationale sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles.[EMMANUEL DUNAND / AFP]
Par Mis à jour le Publié le

Des responsables politiques du monde entier s'indignent de l'attaque «chimique» attribuée au régime de Damas qui a fait mardi au moins 86 morts, dont 30 enfants, et des dizaines de blessés à Khan Cheikhoun, un petit village en zone rebelle dans le nord-ouest de la Syrie.

«Nous assistons atterrés aux derniers événements en Syrie. Je déplore fermement le massacre inacceptable survenu hier dans la province d'Idleb, où ont été tuées des dizaines de personnes sans défense, parmi lesquelles tant d'enfants», a déclaré mercredi le pape. «Je prie pour les victimes et leurs proches, et j'en appelle à la conscience de tous ceux qui ont des responsabilités politiques, au niveau local et international, pour que cesse cette tragédie», a-t-il lancé d'un ton sombre devant des milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déploré pour sa part que «des crimes de guerres continuent» d'être commis en Syrie et que «le droit humanitaire international est violé fréquemment», jugeant «horrible» l'attaque «chimique» de Khan Cheikhoun. Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a prévenu dans un communiqué mardi que le président syrien Bachar al-Assad devait rendre des comptes pour les attaques chimiques de son régime. Il a appelé la Russie et l'Iran, «une fois encore, à exercer leur influence sur le régime syrien pour garantir que ce genre d'attaque atroce n'ait plus jamais lieu».

Damas dément, la Russie à son secours

Pour le président français François Hollande, «une fois encore le régime syrien va nier l'évidence de sa responsabilité dans ce massacre». Dénoncant un «crime de guerre», il a renouvelé «son indignation devant l'emploi d'armes chimiques en Syrie» et «appelé à une réaction de la communauté internationale à la hauteur de ce crime de guerre».

«Toutes les preuves que j'ai vues suggèrent que c'était le régime d'Assad (...) utilisant des armes illégales en toute connaissance de cause contre son propre peuple», a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson en arrivant à une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles. «C'est la confirmation qu'il s'agit d'un régime barbare qui rend impossible à nos yeux d'imaginer qu'il puisse avoir la moindre autorité en Syrie après la fin du conflit».

Le régime de Damas a démenti «catégoriquement» les accusations d'attaque chimique. La Russie a annoncé mercredi poursuivre son soutien aux opérations militaires menées par Assad et volé mercredi à son secours. En effet, l'armée russe a affirmé, sur la base «de données objectives», que l'aviation syrienne avait frappé un «entrepôt» des rebelles contenant des «substances toxiques». En explosant, ces dernières se seraient disséminées dans l'atmosphère.

Le Conseil de sécurité saisi

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté mardi un projet de résolution au Conseil de sécurité, condamnant l'attaque chimique en Syrie et appelant à une enquête complète et rapide. Le texte appelle l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à présenter rapidement ses conclusions sur l'attaque. Le texte demande également à la Syrie de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque. Enfin, il menace d'imposer des sanctions en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies.

Ailleurs sur le web