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Attentat de Dortmund : des doutes sur l'authenticité de la revendication

Officier de police allemande à Dortmund, le 12 avril 2017 [PATRIK STOLLARZ / AFP/Archives] Officier de police allemande à Dortmund, le 12 avril 2017 [PATRIK STOLLARZ / AFP/Archives]

La police allemande n'a trouvé aucun élément permettant de relier le suspect islamiste en garde à vue à l'attentat commis mardi contre l'équipe de football de Dortmund.

«L'enquête n'a pas permis jusqu'à présent de trouver d'éléments montrant que le suspect a participé à l'attentat», a indiqué le parquet antiterroriste allemand dans un communiqué, tout en le plaçant en détention pour appartenance à Daesh lors d'un séjour en Irak dans le passé. Mercredi, les enquêteurs avaient perquisitionné les appartements de «deux suspects appartenant à la mouvance islamiste» et avaient interpellé l'un de ces hommes.

Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, l'homme retenu par la police est un Irakien de 25 ans résidant à Wuppertal, situé comme Dortmund dans la région de la Ruhr. Le quotidien Bild affirme jeudi que le jeune homme, surveillé depuis longtemps, aurait tenu des propos «suspects» dans une conversation téléphonique, faisant penser aux autorités qu'il pouvait dissimuler des explosifs chez lui.

De nombreuses zones d'ombre

Les autorités allemandes doivent à présent éclaircir de nombreuses zones d'ombre, à commencer par le bien-fondé de la piste «islamiste». Les enquêteurs ont découvert sur les lieux de l'attaque, en trois exemplaires, une lettre de revendication appelant l'Allemagne à cesser de participer avec ses chasseurs Tornados à la lutte de la coalition internationale contre Daesh. Mais son authenticité est en cours de vérification et le ministre de l'Intérieur de la région de Dortmund, Ralf Jäger, a émis l'hypothèse d'une revendication falsifiée pour «créer une fausse piste».

«En elle-même, la lettre est inhabituelle», relevait le quotidien Die Welt mercredi, soulignant que le groupe jihadiste a par le passé revendiqué ses actes par vidéo ou communiqué. Par ailleurs, le texte retrouvé à Dortmund ne comprend ni logo, ni drapeau de Daesh, ni signature, ni référence religieuse. «Il peut s'agir d'extrémistes de gauche, d'extrémistes de droite, de fans violents ou d'islamistes»selon Ralf Jäger.

Le bilan aurait pu être plus lourd

La nature «terroriste» de l'acte ne fait néanmoins guère de doute pour le parquet fédéral, qui s'appuie à la fois sur «les modalités» de cette attaque à l'explosif et sur la lettre de revendication. Les trois engins qui ont détonné mardi soir au passage du bus de l'équipe de Dortmund, blessant le défenseur international espagnol Marc Bartra et un policier, avaient une «force explosive» de 100 mètres, a révélé le parquet mercredi. Ils contenaient des «tiges métalliques», dont l'une a terminé sa course dans le repose-tête d'un siège à l'intérieur du bus, a souligné le parquet, suggérant que le bilan aurait pu être plus lourd. 

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