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L'UE va discuter d'une adhésion post Brexit pour une «Irlande unie»

Si le «texte Kenny», du nom du Premier ministre irlandais Enda Kenny, était ajouté, la République d'Irlande et l'Irlande du Nord constitueraient un membre uni de l'Union Européenne. [Stefan Rousseau / POOL / AFP]

Les dirigeants de l'Union européenne vont discuter ce week-end de la question d'une adhésion automatique de l'Irlande du Nord à l'UE, une fois le Brexit finalisé, dans l'hypothèse où elle serait réunifiée avec la République d'Irlande, selon des sources européennes vendredi.

L'Irlande devrait demander à ses 26 partenaires d'endosser cette idée au cours de leur rencontre à Bruxelles samedi, hors la présence du Royaume-Uni, réunion lors de laquelle ils doivent décider du cahier des charges pour les négociations à venir avec Londres dans le cadre du Brexit.

«Nous nous attendons à ce que l'Irlande demande samedi à ce qu'un passage soit ajouté aux minutes de la réunion du Conseil européen, passage qui stipulerait qu'en cas de réunification de l'île d'Irlande, dans le cadre de l'accord de paix pour l'Irlande du Nord, dit du «Vendredi Saint» (ndlr : du 10 avril 1998), l'Irlande unie serait alors membre de l'UE», a déclaré à l'AFP vendredi une source auprès du Conseil européen.

«Nous ne pensons pas que cela modifiera le cahier des charges lui-même, mais que ce sera seulement un ajout aux minutes de la réunion», a précisé cette source, sous le sceau de l'anonymat. 

Le vote du Brexit par les électeurs du Royaume-Uni, qui va entraîner la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a reposé la question sensible de l'avenir de l'Irlande du Nord et de sa frontière avec l'Irlande.  

«Une évidence»

L'UE estime que les questions concernant l'Irlande du Nord sont parmi celles qui doivent être réglées dans le cadre des négociations du Brexit entre Londres et Bruxelles, et ce avant que puissent commencer les discussions sur un futur accord commercial entre le Royaume-Uni et l'UE.

Bruxelles a précisé que s'il était effectivement ajouté samedi, un tel «texte Kenny», du nom du Premier ministre irlandais Enda Kenny, ne changerait en rien la situation de l'Irlande et de l'Irlande du Nord : «Il ne ferait que confirmer une évidence, qu'une (éventuelle) Irlande unie continuerait à être membre de l'Union européenne», a précisé à l'AFP cette source au sein du Conseil européen.

«L'UE bien sûr ne prend pas position sur la possibilité d'une Irlande unie. Si cette question devait se poser, ce serait aux peuples d'Irlande et d'Irlande du Nord de décider, conformément à l'accord dit du Vendredi Saint», a poursuivi cette source. Par contre, une fois le Brexit acté, l'Ecosse devrait, elle, faire une demande formelle d'adhésion à l'UE si elle devait un jour devenir indépendante de l'Angleterre et du reste du Royaume-Uni, a toujours rappelé l'UE.

Le cahier des charges concernant les négociations du Brexit que doivent adopter les 27 samedi à Bruxelles ne comporte pour l'instant qu'une mention très générale de l'Irlande du Nord, précisant que «des solutions flexibles et imaginatives seront requises, avec pour but d'éviter une frontière en dur» entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.

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