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L’odorat humain est (presque) aussi efficace que celui des chiens

Selon une étude, l'odorat humain serait aussi développé que celui des animaux.[JOEL SAGET / AFP]

Selon une étude publiée jeudi dans la revue Science, l’odorat humain serait aussi efficace que celui des rongeurs ou des chiens, mais pas pour détecter les mêmes odeurs.

L’étude, menée par le neuroscientifique John McGann de l’université Rutgers au New Jersey, tente de casser le mythe selon lequel l’odorat humain serait inférieur à celui des animaux. Pour lui, cette hypothèse erronée «qui persiste depuis 150 ans», viendrait, en partie, des études de l’anatomiste français Paul Broca, qui étudiait les cerveaux des hommes et des animaux.

«Comparé au bulbe olfactif, le reste du cerveau humain est immense. […] Si vous observez les bulbes olfactifs des souris et des rats, ils semblent relativement gros», explique-t-il dans un entretien accordé à Science. Cette différence de proportion est à l’origine de la conclusion de Paul Broca, qui imaginait que plus gros était le bulbe comparé au cerveau, plus performant était l’odorat. Sigmund Freud aurait également contribué à ce préjugé selon le neuroscientifique : le psychanalyste estimait en effet que l’odorat «était une chose animale dont il fallait se défaire une fois devenu un adulte rationnel».

«Un trillion d'odeurs différentes»

Toujours selon les propos de John McGann, «une étude unique, menée il y a quelques années, a démontré que nous pouvions percevoir un trillion d’odeurs différentes». Une autre étude de l’université californienne Berkeley a montré que «des étudiants étaient parfaitement capables de suivre une piste olfactive dans le gazon», et ce uniquement en utilisant leurs nez.

Si des chiens, lors de cette étude avaient été mis en compétition avec les étudiants, le neuroscientifique estime que «les chiens auraient pu gagner, selon l’odeur». En effet, d'après lui, «les humains sont plus sensibles à certaines odeurs, et les chiens à d’autres». Ainsi, l’homme serait particulièrement compétent pour détecter un élément entrant dans la composition du sang.

Si ce sens est parfois sous-estimé, il en reste indispensable : la détresse psychologique dans laquelle sont plongés les personnes qui perdent leur sens de l’odorat prouve son importance capitale, et, lorsqu’il disparaît, cette perte peut provoquer «une dépression et modifier l’attachement que l’on éprouve envers les autres», affirme John McGann. 

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