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Manchester : la campagne électorale reprend, l'enquête continue

À Manchester, les hommages aux victimes et à leurs familles se multiplient.[OLI SCARFF / AFP]

Le Royaume-Uni repart vendredi en campagne électorale avec la sécurité au cœur du débat, pendant que la police poursuit son enquête sur le réseau jihadiste à l'origine de l'attentat de Manchester.

Suspendue depuis mardi, après l'attaque perpétrée à l'issue d'un concert pop qui a fait 22 morts et 75 blessés, dont des enfants et adolescents, la campagne pour les élections législatives du 8 juin reprend au niveau national.

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson effectuera en milieu de journée une première visite de quelques heures à Londres pour marquer la solidarité de son pays avec les Britanniques. Ce geste est censé apaiser les récentes tensions entre les deux alliés liés à des fuites dans les médias américains sur l'enquête de Manchester, qui ont considérablement irrité les dirigeants britanniques.

La Première ministre Theresa May a demandé au président américain Donald Trump que les informations sur l'enquête en cours restent «confidentielles», jeudi à Bruxelles au sommet de l'Otan. Donald Trump s'est engagé à poursuivre les responsables.

Theresa May sera vendredi en Sicile au sommet du G7, où elle interviendra sur la lutte contre le terrorisme. Elle doit notamment exhorter les entreprises du web à s'impliquer davantage pour éliminer les contenus extrémistes en ligne.

Son déplacement a été raccourci compte tenu de la situation que traverse son pays et Mme May rentrera à Londres dès vendredi soir.

Reprise de la campagne électorale

Le niveau d'alerte terroriste a été porté à son niveau maximal dans le pays après l'attentat revendiqué par Daesh, qui a annoncé d'autres attaques. Le groupe jihadiste, qui perd du terrain en Syrie et en Irak, a multiplié les attentats en Europe ces derniers mois.

La sécurité se trouve désormais au centre de la campagne électorale. Jeudi, la vice-présidente du parti europhobe Ukip, Suzanne Evans, a reproché à Mme May d'être «en partie responsable» de l'attentat en raison des coupes dans le budget de la police.

Le leader travailliste Jeremy Corbyn devait de son côté souligner lors d'un discours à Londres vendredi qu'il était de la «responsabilité» des gouvernements de minimiser les risques d'attentats en donnant à la police les moyens nécessaires.

Selon un sondage de l'institut YouGov à paraître vendredi dans le Times, les conservateurs de Mme May seraient à 43% des intentions de vote contre 38% pour les travaillistes. La marge séparant les deux partis s'est considérablement réduite ces dernières semaines.

«Si la sécurité et le terrorisme deviennent de grands thèmes de la campagne, celle qui pourrait y gagner ne peut être que Theresa May», ancienne ministre de l'Intérieur, a toutefois souligné le professeur en sciences politiques Seven Fielding, de l'université de Nottingham. 

Mme May a convoqué ces élections anticipées dans le but d'en sortir renforcée en vue des négociations de sortie de l'Union européenne qui doivent s'ouvrir peu après le scrutin.

Nouvelle perquisition

Sur le terrain, l'enquête sur le réseau jihadiste à l'origine de l'attentat se poursuit. Jeudi soir, la police a procédé à une nouvelle perquisition dans une maison à Wigan, petite localité située à l'ouest de Manchester, où un suspect avait été arrêté la veille.

La découverte d'«objets potentiellement suspects» a nécessité la mise en place d'un large cordon de sécurité et l'évacuation des habitations aux alentours. La police a ensuite procédé à des «explosions contrôlées».

Les découvertes de la police commencent à lever le voile sur l'auteur de l'attentat, Salman Abedi, qui a baigné dans un contexte familial jihadiste et était animé d'un désir de «vengeance», selon ses proches. Né à Manchester de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi, il s'était rendu en Libye récemment avant de regagner la Grande-Bretagne quatre jours avant l'attentat.

Les enquêteurs poursuivaient également leur patient travail de remontée de la piste du réseau qui a soutenu le kamikaze, arrêtant deux nouvelles personnes dans l'agglomération de Manchester. La police locale a assuré que le profil des huit hommes interpellés depuis mardi, pour la plupart dans cette métropole, était «intéressant».

A Tripoli, le gouvernement d'union nationale (GNA) a affirmé «coopérer étroitement avec les autorités britanniques». Les services de sécurité libyens ont arrêté un frère et le père du kamikaze.

Ville résiliente

Bravant la tension et en dépit du niveau d'alerte terroriste maximum régnant dans le pays, la ville de Manchester tiendra vendredi ses GreatCityGames.

Plusieurs médaillés olympiques doivent participer à cette compétition d'athlétisme organisée sur Deansgate, l'une des principales artères de la ville, à quelques centaines de mètre de l'Arena, la salle de concert où a eu lieu l'attentat lundi soir.

«Manchester est vraiment une ville résiliente, et nous attendons avec impatience cet évènement sportif majeur, organisé avec le soutien de la police» a déclaré Luthfur Rahman, en charge des affaires culturelles et sportives de la municipalité.

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