Une jeune Américaine a été reconnue coupable par la justice de son pays d’avoir poussé l’un de ses amis au suicide. Sa peine sera prononcée le 3 août : elle encourt vingt ans de prison.
Les faits remontent au 12 juillet 2014. Ce jour-là, Conrad Roy, 18 ans, décide de mettre fin à ses jours. Il gare sa camionnette sur le parking d’un supermarché près d’une pompe à eau qu’il utilise pour remplir son véhicule de monoxyde de carbone.
Le jeune homme appelle alors son amie Michelle Carter pour lui expliquer les raisons qui le poussent à se suicider. Mais l’air devient vite irrespirable dans la camionnette et Conrad Roy décide de s’extraire de l’habitacle. Au bout du fil, Michelle Carter lui intime l’ordre de retourner dans le véhicule selon la retranscription des conversations produites par l’accusation. Ce qu'il fera, tout en restant au téléphone avec elle. Michelle Carter l'entend commencer à tousser, se sentir mal, mais ne prévient personne, ni la police, ni sa famille dont elle avait pourtant les coordonnées.
Le procès a brossé le sombre portrait de deux adolescents perturbés, sous traitement médicamenteux, qui s'étaient rencontrés lors de vacances en Floride en 2012 mais dont la relation s'était résumée ensuite essentiellement à des échanges par textos et coups de téléphone. La défense comptait beaucoup sur le témoignage du psychiatre Peter Breggin, qui a décrit en détails, à la demande de la défense, les médicaments que prenait Michelle Carter, traitée dès l'âge de 14 ans pour dépression.
Elle a ainsi pris le célèbre anti-dépresseur Prozac pendant huit mois, avant que la dose ne soit réduite, puis le traitement arrêté et recommencé une nouvelle fois.