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Trump lâché par ses conseillers après sa réaction ambiguë

Kenneth Frazier, le PDG de la compagnie phramaceutique Merck, a publié un communiqué sur twitter pour expliquer son désaccord profond avec Donald Trump. [SAUL LOEB / AFP]

Les patrons de Merck, Under Armour et Intel ont annoncé lundi qu'ils quittaient le groupe d'entrepreneurs conseillant Donald Trump. Le lendemain, c'est le président du principal syndicat américain qui claquait la porte. 

Ils entendent protester de cette manière contre la réaction du Président à la suite du drame de Charlottesville. L'annonce de ces trois grands patrons américains intervient alors que les critiques fusent aux Etats-Unis sur les atermoiements de Donald Trump après la mort samedi d'une manifestante antiraciste à Charlottesville.

Avant que le président ne se décide à dénoncer lundi les «violences racistes» commises par les suprémacistes blancs, le PDG afroaméricain du géant de la pharmacie Merck, Kenneth Frazier, avait pris sa décision. Le dirigeant avait quitter le groupe d'entrepreneurs conseillant Donald Trump.

Contre l'intolérance et l'extrémisme

«Les dirigeants américains doivent honorer nos valeurs fondamentales en rejetant clairement les manifestations de haine, de sectarisme et toute revendication de suprématie qui nient l'idéal américain voulant que tous les hommes ont été créés égaux», a-t-il indiqué dans un tweet diffusé lundi sur le compte de Merck.

«En tant que PDG de Merck et en mon âme et conscience, j'estime de ma responsabilité de prendre position contre l'intolérance et l'extrémisme», a-t-il ajouté.

Les ripostes de Trump

En retour, Donald Trump s'en est pris à deux reprises via Twitter à Merck et au prix de ses médicaments, estimant d'abord que Kenneth Frazier aurait ainsi «plus de temps pour se consacrer à réduire les prix totalement abusifs des médicaments», avant d'accuser le groupe de délocaliser et l'enjoindre de «ramener les emplois et de BAISSER LES PRIX» des médicaments.

Quelques heures après Kenneth Frazier, Kevin Plank, PDG et fondateur de l'équipementier sportif Under Armour, a également annoncé son départ du groupe de conseillers en soulignant que sa compagnie était «active dans l'innovation et les sports, pas la politique».

Un mouvement suivi

Brian Krzanich, PDG du géant des puces informatiques Intel, a également annoncé quitter ce groupe. «La politique et les agendas politiques ont mis de côté la mission importante qui consiste à reconstruire la base manufacturière de l'Amérique», dit-il dans un communiqué soulignant son «aversion pour les violences de Charlottesville.»

«Je pars parce que je veux avancer alors que beaucoup à Washington semblent davantage intéressés par le fait d'attaquer quiconque n'est pas d'accord avec eux», ajoute le patron d'Intel. «Nous devrions honorer - et non pas attaquer - ceux qui se sont levés pour l'égalité et d'autres valeurs chères aux Américains. J'espère que cela changera et je reste désireux de servir quand ce sera le cas».

Le président du principal syndicat américain quitte le groupe

Mardi, c’est le président du principal syndicat américain AFL-CIO qui a annoncé qu'il quittait à son tour un groupe conseillant Donald Trump, pour protester contre les prises de position du président américain après les violences de Charlottesville en Virginie.

«Nous ne pouvons nous asseoir au sein d'un conseil avec un président qui tolère le sectarisme et le terrorisme national», a déclaré Richard Trumka, peu après une conférence de presse controversée de Donald Trump mardi. M. Trumka faisait partie des conseillers du président sur les questions industrielles.

Ce n'est pas la première fois que des patrons américains annoncent leur refus de continuer à conseiller Donald Trump. Le dirigeant du groupe de médias et loisirs Disney, Bob Iger, et celui du constructeur de voitures électriques Tesla, Elon Musk, avaient ainsi claqué la porte après sa décision de retirer les Etats-Unis des accords de Paris sur le changement climatique. 

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