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Diplomatie, sanctions, représailles : quelle réponse face à la Corée du Nord ?

Le dictateur nord-coréen Kim Jong-un Le dictateur nord-coréen Kim Jong-un[STR / KCNA VIA KNS / AFP]

Alors que la dictature communiste de Pyongyang a effectué son sixième essai nucléaire, les pays concernés cherchent une réponse dissuasive commune.

La menace progressait d’année en année, elle semble désormais s’intensifier de jour en jour, voire d’heure en heure. Après un sixième essai nucléaire, ce dimanche 3 septembre, la Corée du Nord s’apprêterait, selon sa voisine du sud, à lancer un nouveau missile. Il s’agirait alors de son quatrième tir en deux mois. 

Un rythme d’autant plus inquiétant que, selon Séoul, Pyongyang aurait finalement réussi à miniaturiser son arme nucléaire pour équiper une fusée. A ce stade, une réaction concertée de la communauté internationale paraît urgente. Mais les pays concernés sont encore loin d’afficher un front uni. 

Des intérêts divergents

Après des années de recherches, Pyongyang semble sur le point de se doter d’une force de dissuasion nucléaire crédible. «Face à cela, il y a deux réactions possibles», explique le général Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l’Iris : «soit essayer de l’empêcher, soit le tolérer, comme on l’a fait pour le Pakistan ou Israël». 

Mais cette seconde option semble inconcevable pour Donald Trump. Le président américain s’est lancé, ces dernières semaines, dans une escalade verbale sans précédent avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un. 

Ce lundi 4 septembre, la Maison Blanche s’est déclarée prête à utiliser «la gamme complète des capacités diplomatiques, conventionnelles et nucléaires des Etats-Unis». Cette surenchère n’a pas rassuré la Corée du Sud, qui redoute les représailles d’une éventuelle intervention américaine.

Dans ce contexte, Séoul plaide plutôt pour la reprise de négociations et le renforcement des pressions économiques. Un point de vue également favorisé par Tokyo, qui a demandé hier l’adoption de nouvelles sanctions. Une telle résolution sera soumise au vote du Conseil de sécurité de l’ONU lundi prochain. 

Reste à savoir si Pékin, premier partenaire commercial de Pyongyang, soutiendra le texte. Une option qui n’est pas exclue, dans la mesure où, comme l’explique Jean-Vincent Brisset, «le discours de la Chine a changé, elle se désolidarise de la Corée du Nord». Hier, elle a en effet protesté officiellement auprès de l’ambassadeur nord-coréen, ce qu’elle fait rarement.

Une défense renforcée

En attendant l’adoption d’une réponse commune, la Corée du Sud a pris des mesures d’urgence. Elle a annoncé le renforcement de son bouclier antimissile, avec quatre nouveaux lanceurs balistiques, qui compléteront le dispositif américain Thaad (Terminal High-Altitude Area Defense). Pour l’heure, deux sont déjà opérationnels sur la péninsule.

Séoul a aussi mené lundi 4 septembre un exercice militaire à munitions réelles, visant des cibles en mer du Japon situées à distance équivalente du site de tir nucléaire nord-coréen. Une démonstration de force qui répond à la précédente, sans grandes chances de mettre fin à l’escalade. 

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