Célèbre pour avoir créé le magazine culte Playboy et pour son style de vie, Hugh Hefner, décédé mercredi à 91 ans, était également un fervent défenseur des droits civiques.
Né dans une famille très religieuse, Hugh Hefner explique avoir vécu tout au long de sa vie dans le rejet du conservatisme. «Ma vie et le lancement de Playboy étaient la réponse à une éducation répressive et puritaine. Je n’y ai vu que douleur et hypocrisie», expliquait-il ainsi en 2003 à l’AFP.
A la tête de Playboy, il a contribué, à sa manière, au mouvement de révolution sexuelle des années 60 et 70. Comme l’explique le site Quartz, Hugh Hefner considérait son magazine comme un moyen de promouvoir la liberté des femmes. Plusieurs activistes féministes, notamment Germaine Greer ou encore Margaret Atwood, ont d’ailleurs écrit dans la revue.
«Les Américains ont rejeté ces fanatiques religieux et ont lutté pour protéger les droits des femmes, les droits à la reproduction et notre droit à la vie privée plutôt que de se soumettre à leur point de chrétien selon lequel le sexe existe uniquement dans le but de procréer», se félicitait Hugh Hefner en 2013.
Fervent défenseur du droit à l'avortement
Sur la même ligne, Hugh Hefner était un fervent défenseur du droit à l’avortement. Dès 1963, soit dix ans avant l’arrêt Roe v. Wade (qui a légalisé le droit à l’IVG aux Etats-Unis, ndlr), le magazine Playboy publiait des articles pro-choix. Selon Hollywood Reporter, Hugh Hefner, a d’ailleurs contribué au financement, via sa fondation, de la défense pro-avortement dans le combat Roe v. Wade.
Outre la cause des femmes, le magnat de la presse s’est aussi fait l’avocat des droits civiques. Notamment, en pleine période de ségrégation.
En 1959, Hugh Hefner avait ainsi contribué à l’organisation à Chicago du Playboy Jazz Festival, où des musiciens noirs ont pu se produire. Les recettes des premiers jours de l’événement avaient été entièrement reversées à la NAACP, organisme américain de défense des droits civiques.
Playboy a également régulièrement donné la parole aux militants des droits civiques, notamment Martin Luther King Jr ou encore Malcom X.
Et Hugh Hefner ne s’est pas arrêté là. Il avait en effet créé un club Playboy à Las Vegas, le premier club non-noir où des artistes noirs pouvaient se produire. «Ces artistes, y compris Sammy Davis, apparaissaient sur scène mais n’avaient pas le droit de traverser le casino. Ils devaient entrer par l’arrière», expliquait-il en 2011 à CBS.
Quelques années plus tard, lorsqu’il avait découvert que les propriétaires de clubs franchisés Playboy refusaient l’entrée aux personnes noires, Hugh Hefner avait alors racheté toutes les discothèques.
Rebelle tout au long de sa vie, dans les tous les domaines, Hugh Hefner s’est éteint mercredi à l’âge de 91 ans.