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La peur des «vampires» sème la panique au Malawi

Les croyances traditionnelles gardent une grande influence sur la population du Malawi. Les croyances traditionnelles gardent une grande influence sur la population du Malawi.[ARIS MESSINIS / AFP]

Au moins neuf personnes accusées d'être des vampires ont été tuées au Malawi depuis septembre. 

Le petit pays du sud-est de l'Afrique est en proie depuis la fin de l'été à une vague de violences, provoquée par des rumeurs sur des attaques de «buveurs de sang», qui s'adonneraient à des pratiques de magie noire pour s'enrichir. Ces bruits viennent du Mozambique voisin, dont seraient originaires les «vampires» en question, accusés de dérober du sang sous couvert d'aide aux populations.

Des milices populaires se sont constituées pour les combattre, patrouillant dans les quartiers et allant jusqu'à lyncher à mort les «suceurs de sang». Trois premiers assassinats ont ainsi eu lieu le 16 septembre, les victimes ayant été tuées par la foule en colère, et au moins six autres ont suivi.

Les personnes les plus aisées sont souvent prises pour cible, accusées de s'être enrichies en s'adonnant à des rites sataniques. Les médecins, dont les instruments sont soupçonnés de servir à prélever du sang, sont également visés. D'abord cantonnées aux campagnes, les rumeurs ont fini par gagner Blantyre, la capitale économique du pays. 

Une situation qui a contraint les autorités à envoyer des renforts de l'armée et de la police dans plusieurs régions, désertées par les représentants de l'ONU et les «Peace Corps» américains, pour qui la situation était devenue trop risquée. Plus de 250 personnes ont été arrêtés, dont 22 qui avaient mis à sac un hôtel accusé d'abriter des «buveurs de sang». Le président Peter Mutharika a de son côté dénoncé des «exemples très perturbants de justice populaire». Des mesures de couvre-feu mises en place en octobre ont été récemment levées, mais les forces de l'ordre restent mobilisées, la tension n'étant pas réellement redescendue. 

Si les rumeurs de vampires ont pris des proportions inédites cet automne, elles ne sont pas nouvelles au Malawi, où les croyances traditionnelles restent très ancrées dans la population. Les albinos sont notamment souvent pris pour cible, comme dans plusieurs autres pays du sud-est de l'Afrique, leurs organes étant recherchés pour des rituels de sorcellerie. 

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