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Italie : le président a dissous le Parlement en vue des législatives le 4 mars

Le président de la République Sergio Mattarella, ici à Lisbonne le 6 décembre 2017, a dissous jeudi le Parlement qui arrivait bientôt en fin de mandat. [PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP/Archives] Le président de la République Sergio Mattarella, ici à Lisbonne le 6 décembre 2017, a dissous jeudi le Parlement qui arrivait bientôt en fin de mandat. [PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP/Archives]

Le président de la République italienne Sergio Mattarella a dissous jeudi le Parlement qui arrivait bientôt en fin de mandat, lançant officiellement la campagne pour les élections législatives attendues le 4 mars.

Le chef de l'Etat «a signé le décret de dissolution du Sénat et de la Chambre des députés», indique un communiqué de la présidence, alors qu'un conseil des ministres devait décider dans la foulée de la date du scrutin.

Les législatives auront lieu le 4 mars

Le gouvernement italien a fixé au 4 mars la date des prochaines élections législatives après la dissolution jeudi du Parlement dont le mandat arrivait à terme, a annoncé la présidence de la République. Un conseil des ministres réuni après la signature du décret de dissolution du Parlement par le président de la République Sergio Mattarella a donc entériné la date du 4 mars, qui était celle retenue par les chefs des principaux partis politiques italiens.

Le mode de scrutin laisse une large part à la proportionnelle et la dispersion annoncée des voix entre trois pôles peu enclins à former une coalition - la droite, le centre gauche et les populistes du Mouvement 5 étoiles - risque de laisser le prochain Parlement sans majorité claire. L'actuel chef du gouvernement Paolo Gentiloni dirigera l'exécutif jusqu'à la convocation du nouveau parlement et la formation du nouveau gouvernement, cette dernière étape risquant de prendre du temps en raison de la fragmentation des forces politiques.

«En l'état actuel des choses, il semble que le vote puisse aboutir à un parlement ingouvernable. A moins d'une croissance spectaculaire d'un des partis en compétition ou d'une alliance que notre imagination ne réussit pas à concevoir», écrivait récemment l'expert en sondages Nando Pagnoncelli sur le Corriere della Sera. En Italie, il y a trois principaux camps qui s'affrontent dans cette bataille politique.

D'une part une alliance de droite composée de Forza Italia (FI), le parti de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, la Ligue du Nord (LN) et Fratelli d'Italia (FDI), deux partis souverainistes. Cette alliance est créditée de plus de 35% des intentions de vote avec FI devançant légèrement la Ligue mais les litiges sont fréquents en son sein, FI et LN revendiquant tous deux la primauté et s'opposant souvent sur l'euro et l'Europe.

Le deuxième camp est composé d'un seul parti, le Mouvement 5 Etoiles (M5S) populiste, crédité d'environ 28% des intentions de vote et qui plafonne à ce niveau. Le M5S rejette résolument tout accord avec un quelconque autre parti politique et ne semble pas actuellement en mesure de rassembler sous sa direction une coalition gouvernementale.

Le troisième et dernier camp est celui du Parti démocrate (PD, au pouvoir) de Matteo Renzi, auquel appartient l'actuel chef du gouvernement Paolo Gentiloni, en chute dans les sondages et pouvant espérer environ 25% des voix. Le PD tente une alliance avec plusieurs micro-partis, à sa droite et à sa gauche, pesant quelques petits pourcentages d'intentions de vote.

Long intérim Gentiloni

Le problème du PD porte un nom : Matteo Renzi. Impopulaire en raison de son caractère brusque, de son entourage, une de ses principales collaboratrices est citée dans un scandale bancaire, il pourrait perdre son poste, selon des observateurs, en cas de défaite cuisante aux élections. «Si nous sortons de ce qui est considéré comme de la science-fiction politique, c'est-à-dire l'idée d'un accord PD-M5S, les autres hypothèses envisageables ne produisent pas de majorité» parlementaire, soulignait Pagnoncelli.

Alors que faire ? Selon le président Mattarella, la solution pourra être trouvée si «chacun (des principaux partis politiques) apporte son concours obligé à la vie institutionnelle et sociale de la République».

Ces propos sibyllins cachent l'«atout dans la manche» du chef d'Etat : la poursuite du gouvernement Gentiloni pour un intérim qui pourrait être même très long. Les observateurs italiens rappellaient la situation en Espagne, qui a connu dix mois de gouvernement de Mariano Rajoy par intérim et deux élections.

Ils rappellent aussi qu'«expédier les affaires courantes», la tâche dévolue au gouvernement intérimaire, autorise une marge de manoeuvre non négligeable. Le gouvernement intérimaire de Massimo D'Alema avait ainsi permis en 1998 l'utilisation par l'Otan des bases militaires italiennes pour les raids contre la Serbie de Slobodan Milosevic engluée dans le conflit au Kosovo.

La solution Gentiloni en cas d'absence d'un vainqueur, semble faire son chemin. «Qu'est-ce-que je ferais sans majorité après les prochaines législatives ? La solution la plus correcte serait que Gentiloni reste au gouvernement, pour au moins trois mois, puis on vote de nouveau», a récemment déclaré Silvio Berlusconi.

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