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Bono, ancien défenseur d'Aung San Suu Kyi, appelle à sa démission

Après avoir longtemps défendu l’ancienne prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi lorsqu’elle était assignée à résidence par la junte, Bono appelle désormais à sa démission.[DANIEL SANNUM LAUTEN / AFP]

Invoquant la crise liée aux Rohingyas, le leader du groupe de rock irlandais U2, Bono, a appelé à la démission d'Aung San Suu Kyi, dont il avait pris la défense lorsqu’elle était assignée à résidence.

Bono avait ainsi dédié la chanson «Walk on» à Aung San Suu Kyi, incitant notamment ses fans à porter des masques de l’ancienne prix Nobel en concert.

Une position qui semble depuis avoir évolué. Bono s’est ainsi dit «écœuré» par les images des Rohingyas, minorité musulmane persécutée en Birmanie et dont un grand nombre a fui vers le Bangladesh depuis la fin de l’été. 

«Je me suis réellement senti malade, parce que je n'arrive pas à croire tout ce que les faits révèlent. Mais il y a un nettoyage ethnique», s'est ainsi alarmé Bono dans le dernier numéro de Rolling Stone magazine. «C'est vraiment en train de se produire et elle doit démissionner parce qu'elle sait que c'est en train de se produire», a-t-il ajouté.

Alors que l’ancienne prix Nobel de la Paix dirige le premier gouvernement civil birman, elle est désormais très critiquée pour son inaction face à la situation. Pour Bono, «elle devrait, à tout le moins, s’exprimer davantage. Et si les gens n’écoutent pas, alors elle devrait démissionner». 

«Peut-être qu'elle ne veut pas que le pays retombe aux mains des militaires. Mais c'est déjà le cas de toute manière si l'on en croit les photos», a conclu Bono, mettant l’accent sur la puissance de l’armée en Birmanie malgré la dissolution de la junte en 2011. 

Selon Médecins sans frontières (MSF), au moins 6.700 Rohingyas ont été tués entre fin août et fin septembre dans l’Etat Rakhine.

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