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Washington condamne les arrestations de l'«Etat voyou» iranien

Photo du président iranien Hassan Rohani le 21 novembre 2017 fournie par la présidence [HO / Iranian Presidency/AFP/Archives] Photo du président iranien Hassan Rohani le 21 novembre 2017 fournie par la présidence [HO / Iranian Presidency/AFP/Archives]

Les Etats-Unis, qui ont fait de Téhéran l'une de leurs principales bêtes noires sur le plan diplomatique, ont «fermement» condamné vendredi la vague d'arrestations en Iran lors de manifestations dans la deuxième ville de cet «Etat voyou».

Cinquante-deux personnes ont été arrêtées jeudi lors de protestations à Machhad contre le chômage et l'inflation. Des manifestants, accusés par le gouvernement iranien d'être liés à l'opposition, ont de nouveau battu le pavé vendredi avec des slogans hostiles au président Hassan Rohani.

«Les dirigeants iraniens ont transformé un pays prospère doté d'une histoire et d'une culture riches en un Etat voyou à la dérive, qui exporte principalement la violence, le bain de sang et le chaos», a tancé dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert.

Washington, a-t-elle poursuivi, «condamne fermement l'arrestation de manifestants pacifiques».

«Nous exhortons tous les pays à soutenir publiquement le peuple iranien et ses demandes pour des droits élémentaires et la fin de la corruption», a ajouté Mme Nauert.

Le 14 juin dernier, rappelle le communiqué du ministère américain des Affaires étrangères, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson avait affirmé devant le Congrès que Washington soutenait «les éléments en Iran qui mèneraient vers une transition pacifique de gouvernement». Et «ces éléments sont là», avait-il insisté.

Les Etats-Unis, qui soulignent à l'envi le rôle «déstabilisateur» de Téhéran sur l'échiquier régional et dont le président Donald Trump dénonce régulièrement l'accord nucléaire iranien, a encore une fois insisté sur les ambitions présumées de la puissante chiite au-delà de ses frontières.

La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, lors d'un point presse à  Washington le 30 novembre 2017 [Mandel Ngan / AFP/Archives]
La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, lors d'un point presse à Washington le 30 novembre 2017[Mandel Ngan / AFP/Archives]

«Il y a beaucoup d'informations concernant des manifestations pacifiques de citoyens iraniens qui en ont assez de la corruption du régime et son gaspillage de ses richesses pour financer le terrorisme à l'étranger», a ainsi asséné vendredi soir la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

«Le gouvernement iranien devrait respecter leurs droits, notamment leur droit de s'exprimer. Le monde regarde», a-t-elle prévenu.

«Pas Gaza»

De son côté, le premier vice-président iranien Eshaq Jahangiri, cité par la télévision d'Etat Irib, a estimé que «certains incidents survenus dans le pays (ont eu lieu) sous le prétexte de problèmes économiques mais il semble qu'il y ait autre chose derrière eux».

Le vice-gouverneur de la province de Téhéran, Mohsen Hamedani, a lui affirmé que les personnes qui ont été arrêtées se trouvaient «sous l'influence de la propagande» et "ignoraient que la majorité de ces appels à manifester proviennent de l'étranger".

Selon des images vidéo diffusées par le média réformateur Nazar, les manifestants ont scandé «Mort à Rohani", mais aussi «Pas Gaza, pas le Liban, ma vie en Iran», semblant ainsi critiquer la priorité supposée donnée par Téhéran aux causes régionales plutôt qu'aux affaires nationales.

La promesse de relancer l'économie, atone en raison des sanctions internationales et d'une mauvaise gestion, a été au coeur des campagnes présidentielles de Hassan Rohani, réélu pour un second mandat en mai.

Hamid Garmabi, représentant de la ville de Neychabour, près de Machhad, a pour sa part évoqué une «crise majeure à Machhad causée par les institutions illégales de prêt», en référence au développement d'organisations illégales de prêt sous la présidence Ahmadinejad (2005-2013).

La mauvaise régulation du secteur bancaire combinée à un boum de la construction ont gravement affecté les établissements de crédit, qui croulent sous les dettes et sont incapables de rembourser les investisseurs.

Le gouvernement Rohani a cherché à faire le ménage dans le secteur de la finance, fermant trois des plus grands établissements de crédit, Mizan, Fereshtegan et Samen al-Hojaj.

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