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Turquie : la polémique relancée sur le mariage des mineurs

La note explicative avait pour objectif la vulgarisation de la loi islamique [OZAN KOSE / AFP]

La Direction des affaires religieuses, importante institution publique turque, a suscité la polémique après avoir publié une note affirmant que les filles pouvaient se marier dès 9 ans.

Une déclaration publiée en ligne par la direction turque des affaires religieuses (Diyanet), le 2 janvier dernier, précisait que l'âge minimum pour le mariage des garçons était de 9 ans pour les filles et de 12 ans pour les garçons. 

L'âge légal du mariage est fixé à 18 ans en Turquie, même si les unions religieuses précoces restent une pratique répandue. Avec l'approbation d'un tribunal et dans des circonstances exceptionnelles, les jeunes âgés de 16 ans peuvent être autorisés à se marier.

Le sujet avait déjà créé un tollé en 2016. Un projet de loi proposait de suspendre la condamnation d’une personne reconnue coupable d’agression sexuelle sur mineur, si l’agresseur épousait sa victime. Après d’importantes manifestation, le texte, voté en première lecture, avait été abrogé par le gouvernement turc.

Une note destinée à la vulgarisation de la loi islamique

Les critiques venues aussi bien des parlementaires que des groupes de défense des droits des femmes, accusent la Diyanet de participer à la légitimation des agressions sexuelles contre les enfants.

La Direction des affaires religieuses a finalement supprimé la fameuse déclaration de son site, précisant que la note explicative avait comme seul objectif la vulgarisation de la loi islamique et n'était pas destinée à être appliquée en Turquie. 

L'institution a rapidement émis un communiqué affirmant qu'elle «n'avait jamais approuvé et n'approuvera jamais les mariages des enfants».

Fondée en 1924 sous Atatürk, premier président de la Turquie, l’institution publique a pour fonction le contrôle des activités religieuses en Turquie, comme par exemple la rémunération des imams ou la gestion des écoles religieuses. 

Depuis quelques années, le Diyanet émet régulièrement des fatwas, c’est-à-dire des avis juridiques fondés sur l'islam. Sans véritable valeur légale sur le sol turc, ces notes détiennent néanmoins une portée symbolique et religieuse importante. 

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