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Ethiopie : le gouvernement décrète l'état d'urgence

Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, à Addis Abeba, le 24 février 2017 [ZACHARIAS ABUBEKER / AFP/Archives] Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a démissionné. [ZACHARIAS ABUBEKER / AFP/Archives]

Le gouvernement éthiopien a décrété vendredi l'état d'urgence avec effet immédiat, au lendemain de la démission du Premier ministre Hailemariam Desalegn, a rapporté la télévision publique.

«Au terme d'une réunion du conseil des ministres ce jour, l'état d'urgence a été décrété à compter de maintenant», a déclaré le présentateur du journal de la télévision publique EBC, lisant un communiqué officiel du gouvernement. On ignorait vendredi soir pour combien de temps l'état d'urgence était instauré.

«Afin d'être en mesure de protéger le système constitutionnel, l'instauration de l'état d'urgence est devenue nécessaire», a poursuivi le présentateur, lisant toujours le communiqué du gouvernement. Cette annonce intervient au lendemain de la démission surprise du Premier ministre Hailemariam qui doit toutefois rester en place jusqu'à la désignation de son successeur, à une date pour le moment inconnue.

En 2015 et 2016, l'Ethiopie a été le théâtre des plus importantes manifestations antigouvernementales depuis vingt-cinq ans. Leur répression a fait au moins 940 morts, selon la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, liée au gouvernement. Le calme n'était revenu qu'avec l'instauration d'un état d'urgence entre octobre 2016 et août 2017, même si d'occasionnelles manifestations ont encore lieu.

Ces manifestations étaient avant tout l'expression d'une frustration des Oromo (sud et ouest) et des Amhara (nord), les deux principales ethnies du pays, face à ce qu'ils perçoivent comme une sur-représentation de la minorité des Tigréens au sein de l'EPRDF, qui règne sans partage depuis 1991, et plus largement une limitation des libertés individuelles et un déséquilibre dans le partage des richesses.

Ces dernières semaines, les autorités éthiopiennes ont toutefois libéré des centaines de prisonniers - dont des opposants et des journalistes - et abandonné des poursuites, à la suite de la promesse du Premier ministre, le 3 janvier, de libérer un certain nombre d'hommes politiques pour "améliorer le consensus national".

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