Tandis qu'il participait à une émission télévisée le 11 février dernier, un jeune égyptien a été expulsé du plateau après avoir expliqué ne pas croire en Dieu.
La scène, à peine croyable, a été partagée par l'Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI) ce vendredi 2 mars sur Twitter. On y voit le jeune homme, Mohammad Hashem, participer à une émission diffusée sur la chaîne Alhadath Alyoum TV, présentée par Mahmoud Abd Al-Halim. Un troisième homme, le cheikh Mahmoud Ashour, était également présent sur le plateau.
Egyptian TV Host Kicks Atheist Out of Studio, Recommending Psychiatric Treatment pic.twitter.com/tXFyj9GF85
— MEMRI (@MEMRIReports) 2 mars 2018
C'est ainsi face à ces deux hommes que le jeune athée a expliqué, dans un calme olympien, son absence de croyance en un Dieu. «Je suis athée, ce qui signifie que je ne crois pas en l'existence de Dieu [...] Je n'ai pas besoin de la religion pour avoir des valeurs morales ou pour être un membre productif de la société», a-t-il déclaré, faisant face à l'incrédulité du cheikh.
L'athéisme, fruit d'un trouble mental
Cette simple déclaration a suffi à attiser la colère du présentateur, qui s'en est violemment pris au jeune homme tandis que ce dernier exposait la théorie du Big Bang. «Vous niez l'existence de Dieu, rejetez notre religion et nos principes [...] Vous offrez l'athéisme ! Vous offrez l'hérésie !», s'est emporté le présentateur, avant d'inviter Mohammad Hashem à quitter le plateau parce que ses idées étaient «inappropriées».
Quant au cheikh Mahmoud Ashour, il a cru déceler la présence d'un trouble mental chez l'invité. «Écoutez, cher Mohammad, vous avez besoin d'un traitement psychiatrique», a-t-il affirmé. Et au présentateur d'inviter le jeune égyptien à «quitter le studio et d'aller directement dans un hôpital psychiatrique».
Cette scène, pour le moins surprenante, est symptomatique de la société égyptienne actuelle, où les personnes athées sont généralement mal perçues. Le Parlement égyptien pourrait d'ailleurs adopter un projet de loi visant à punir l'absence de religion, si bien que ceux qui ne croient pas en l'existence d'une divinité pourraient bientôt écoper de peines de prison.