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L'empoisonnement de l'ex-espion russe «ressemble» à un acte russe pour Trump

La France a exprimé sa «solidarité à l'égard d'un allié stratégique de tout premier plan».[Adrian DENNIS / AFP]

L'empoisonnement d'un ex-espion russe au Royaume-Uni, attribué de manière «très probable» par la Première ministre britannique Theresa May à Moscou, «ressemble» à un acte russe, a déclaré le président américain mardi.

«Je vais parler à Theresa May aujourd'hui. Pour moi ça ressemble à la Russie, en se basant sur toutes les preuves qu'ils ont», a déclaré le président américain devant des journalistes à la Maison Blanche, sans se montrer totalement affirmatif.

La France condamne une attaque «inacceptable»

La France a condamné mardi «une attaque totalement inacceptable» après l'empoisonnement au Royaume-Uni d'un ex-agent double russe et de sa fille avec un agent innervant de «qualité militaire», et exprimé sa «solidarité à l'égard d'un allié stratégique de tout premier plan».

«La tentative d'assassinat de deux ressortissants russes le 4 mars à Salisbury avec l'utilisation d'un agent neurotoxique de qualité militaire constitue une attaque totalement inacceptable», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll.

La Russie a jusqu'à minuit pour s'expliquer

A l'issue d'un Conseil de sécurité nationale lundi après l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Youlia, Theresa May a réclamé des explications à Moscou d'ici à mardi minuit.

Londres a promis des mesures en représailles si jamais la Russie refusait de parler. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé mardi que la Russie était «innocente» et «prête à coopérer». Moscou a exigé d'avoir accès à la substance chimique responsable de l'empoisonnement et a convoqué mardi l'ambassadeur du Royaume-Uni en Russie.

La cheffe du gouvernement a dénoncé qu'il «était très probable» que la Russie était «responsable» de l'incident. Elle a reçu le soutien des États-Unis, de l'UE et de l'Otan. Elle a aussi souligné que l'agent innervant ayant servi pour perpétrer l'attaque était une substance «de qualité militaire» développée par les Russes. Moscou a réagi à ces accusations les qualifiant de «numéro de cirque» et de «provocation» de la part du Royaume-Uni.

«Franchement, je serais surpris qu'elle ne pointe pas le Kremlin du doigt», avait commenté lundi sur BBC Radio 4 Tom Tugendhat, député et président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des communes.

Un policier devant le Mill Pub à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre, le 11 mars 2018 [Daniel LEAL-OLIVAS / AFP]
Un policier devant le Mill Pub à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre, le 11 mars 2018

En parallèle, il avait soulevé les conséquences potentielles de ces tensions diplomatiques pour les Britanniques qui souhaitent se rendre en Russie pour la Coupe du monde de football : «il faut faire très très attention que les fans britanniques qui voyagent là-bas ne soient pas pris dans tout cela». 

Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Youlia, 33 ans, étaient toujours dans un état «critique mais stable, en soins intensifs», a indiqué l'hôpital de Salisbury dimanche. Nick Bailey, l'officier de police, également victime de l'agent innervant, était «conscient» et se trouve «dans un état sérieux mais stable».

Quels risques pour la population ?

Un cordon de police devant la pizzeria Zizzi à Salisbury, le 11 mars 2018 [Daniel LEAL-OLIVAS / AFP]
Un cordon de police devant la pizzeria Zizzi à Salisbury, le 11 mars 2018

A Salisbury, une contamination «limitée» a été constatée dans le restaurant Zizzi ou dans le Mill Pub, où de sont rendus Skripal et sa fille. Des centaines de clients ayant fréquenté ces lieux le jour ou le lendemain de l'empoisonnement ont été invités dimanche à laver leurs vêtements et à nettoyer leurs sacs à main, lunettes et téléphones portables avec des lingettes désinfectantes.

Les vêtements ne pouvant être lavés qu'à sec doivent être placés «dans deux sacs plastiques fermés» et «conservés de manière sûre» jusqu'à nouvel ordre. Mais «le risque immédiat pour le public reste faible et n'a pas changé», a assuré le Dr Jenny Harries, directrice médicale adjointe dans le service public de santé anglais (Public Helath England).

Ces conseils sanitaires dispensés par le service public de santé anglais une semaine après l'incident, et qui concernent jusqu'à 500 personnes, ont provoqué la consternation. 

«Si c'est si sérieux, qu'ils le disent»

«Cela fait une semaine. On a vraiment besoin de savoir ce qu'il se passe. Ou c'est vraiment vraiment grave ou ça ne l'est pas mais il n'y a pas d'entre-deux», a réagi une habitante de Salisbury, Debbie Power, citée par le Daily Telegraph.

«Si c'est si sérieux, qu'ils le disent. Alors je doute que passer ses vêtements à la machine va faire une grande différence», jugeait une autre habitante, Margaret Cowie, interrogée par le quotidien The Guardian.

Les lieux fréquentés par l'ex-espion et sa fille restent fermés et encadrés par un cordon policier, tandis que la police poursuit son enquête. Plus de 240 témoins ont été identifiés et 200 éléments de preuve rassemblés, a indiqué la ministre de l'Intérieur Amber Rudd.

C'est une enquête «complexe», a souligné dimanche le chef de la police de Wiltshire, Kier Pritchard. Des renforts militaires ont été dépêchés sur place pour déplacer des objets et des véhicules potentiellement contaminés.

De nombreux mystères demeurent: comment et où Skripal et sa fille ont-ils été empoisonnés? Ont-ils été suivis? Et comment le policier a-t-il été empoisonné?

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