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Contrôle douanier franco-italien : Le parquet de Turin ouvre une enquête

La classe politique italienne fustige «une violation des droits humains et de la souveraineté de l'Italie».[Piero CRUCIATTI / AFP]

Le parquet de Turin (Italie) a annoncé ce dimanche l'ouverture d'une enquête sur la présence de douaniers français dans un local occupé par une ONG.

Plusieurs chefs sont d'ors et déjà envisagés, comme «abus de pouvoir», «violence privée» et «violation de domicile», selon une note du procureur de Turin.

Vendredi soir, cinq agents de la police des frontières française seraient entrés sans permission dans un centre d'aide aux migrants pour y effectuer un test urinaire sur une personne contrôlée dans le TGV Paris-Milan.

Suspectant un voyageur nigérian de trafic de stupéfiants, ils sont descendus avec lui à la gare de Bardonecchia (Italie), située à moins de 100 km de Turin et à quelques kilomètres de la frontière française. Ils ont procédé au test toxicologique, qui s'est révélé négatif, dans les toilettes du local mis à disposition de l'ONG Rainbow4Africa, rapporte notamment RFI.

«Les douaniers sont entrés armés et ont contraint un migrant à un test urinaire en intimidant un de nos médecins, dénonce l'association. Il s'agit d'une grave ingérence dans le travail des ONG et des institutions italiennes.» La classe politique italienne fustige également «une violation des droits humains et de la souveraineté de l'Italie, inacceptable».

Gérald Darmanin se rendra en Italie

Après avoir reçu l'ambassadeur de France à Rome, le ministre italien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que l'«acte grave et inacceptable remet en cause le fonctionnement de la collaboration frontalière entre les deux pays, jusqu'ici excellente.» Pour le ministre de l'Intérieur, il pourrait être possible d'envisager de «bloquer les interventions des agents de police française des frontières sur le territoire italien».

Pour les autorités françaises, les douaniers ont agi selon un accord de coopération datant de 1990. Seulement, le local servait à des fins humanitaires depuis plusieurs mois et la douane française en aurait été informée. Il n'était donc plus accessible aux agents français, sauf en cas de demande d'autorisation préalable.

Face aux tensions provoquées par cette affaire, Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, a annoncé dimanche sur LCI qu'il se rendrait «dans les prochains jours» en Italie pour s'expliquer. «J'ai demandé aux douaniers qui n'ont rien fait d'illégal (...) de suspendre le fonctionnement de notre accord et s'il faut revoir cet accord, évidemment nous le ferons.»

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