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Facebook : le scandale des données s'amplifie, Zuckerberg bientôt devant le Congrès

Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg à New Delhi en Inde le 9 octobre 2014  [Chandan Khanna / AFP/Archives] Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg à New Delhi en Inde le 9 octobre 2014. [Chandan Khanna / AFP/Archives]

Le scandale autour de la diffusion de données personnelles d'utilisateurs de Facebook a pris une nouvelle ampleur mercredi, le réseau social estimant à quelque 87 millions, contre 50 évoqués jusqu'ici, le nombre de membres dont les données personnelles ont pu être récupérées à leur insu par Cambridge Analytica.

C'est sur ce scandale ainsi que sur sa réponse, jugée tardive, aux manipulations politiques attribuées à la Russie que Mark Zuckerberg, le patron du groupe, devra s'expliquer la semaine prochaine devant des parlementaires américains très remontés.

Mark Zuckerberg a de nouveau admis mercredi des «erreurs» par le passé, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

«Je pense que la vie, c'est apprendre des erreurs», a dit M. Zuckerberg, qui s'est une nouvelle fois engagé «à faire mieux à l'avenir» même si «aucune mesure de sécurité ne sera parfaite». Il a néanmoins assuré qu'il était toujours la bonne personne pour diriger le groupe malgré toutes les polémiques qui ternissent fortement l'image du réseau social, dont le modèle économique repose sur l'exploitation des données personnelles de ses utilisateurs.

Il a aussi indiqué que «jusqu'à 87 millions d'utilisateurs», essentiellement aux Etats-Unis et en comptant «large», avaient pu voir leurs données personnelles tomber entre les mains de la firme britannique Cambridge Analytica (CA), soit bien plus que le chiffre avancé jusque-là par la presse, autour de 50 millions.

Mais la firme d'analyses de données et de communication stratégique, qui travailla pour la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, a réfuté ce chiffre, indiquant n'avoir reçu les données que de «30 millions» de personnes via la société Global Science Research (GSR) qui les lui a, selon Facebook, transmis sans autorisation. GSR avait mis au point une application de tests psychologiques, qui fut téléchargée par plus de 300.000 personnes via leur compte Facebook.

CA a aussi répété dans un communiqué ne pas avoir utilisé ces données dans le cadre de la campagne de M. Trump et qu'elle les avait effacées lorsque Facebook l'avait informé, en 2015 selon le réseau social, du fait qu'elles avaient été transmises sans autorisation.

A l'époque, Facebook laissait des applications tierces accéder non seulement aux données des usagers ayant utilisé l'application mais aussi de leurs amis, ce qui explique le nombre très élevé de personnes potentiellement concernées. L'accès aux données des amis par ce biais a été depuis supprimé, assure le réseau aux plus de deux milliards d'utilisateurs.

Auditions au Congrès

Empêtré dans ce nouveau scandale, Mark Zuckerberg s'est engagé dans une contre-offensive politique et médiatique pour convaincre les utilisateurs, et les pouvoirs publics aux Etats-Unis et dans le reste du monde, que le site a pris conscience de sa responsabilité et agit pour protéger ses usagers de toute exploitation malveillante de leurs données ainsi que contre toute opération de propagande ou de désinformation politique.

Encore mercredi, le groupe a détaillé ses mesures destinées à rendre plus clairs et transparents les paramètres de confidentialité puis, dans un autre texte, expliquer ce qu'il comptait faire pour limiter la diffusion de données personnelles vers des tiers.

Mardi, Mark Zuckerberg avait également annoncé la suppression de 270 pages et comptes Facebook et Instagram gérés par la société russe Internet Research Agency (IRA), qui se trouvait déjà, selon le renseignement américain, derrière une opération de désinformation lancée pour déstabiliser la campagne présidentielle américaine de 2016, utilisant notamment les réseaux sociaux.

Un homme tient un smartphone sur lequel on voit des icones dont celui de l'application Facebook, à Moscou le 23 mars 2018 [Kirill KUDRYAVTSEV / AFP/Archives]
Un homme tient un smartphone sur lequel on voit des icones dont celui de l'application Facebook, à Moscou le 23 mars 2018 [Kirill KUDRYAVTSEV / AFP/Archives]

«Nous avons déterminé que l'IRA utilisait un réseau complexe de faux comptes pour berner les gens», a écrit Mark Zuckerberg sur sa page Facebook.

Mark Zuckerberg, 33 ans, témoignera au Congrès la semaine prochaine sur toutes ces polémiques.

Il a confirmé sa venue le 11 avril à 10h (14h GMT) devant la commission du Commerce de la Chambre des représentants.

Il sera aussi entendu lors d'une audition conjointe par les commissions des Affaires juridiques et Commerce du Sénat le 10 avril à 14h15 (18h15 GMT), a annoncé la commission juridique dans un communiqué mercredi soir. Il sera le seul témoin ce jour-là, précise la commission, qui avait initialement convié aussi les patrons de Google et Twitter.

Le scandale CA a déjà couté cher au groupe, qui a vu s'envoler plus de 80 milliards de dollars de valorisation boursière depuis la mi-mars.

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