En direct
A suivre

Jean-Claude Servan-Schreiber, ancien résistant et figure discrète de la dynastie, est décédé

Photo non datée du résistant, homme de presse et député gaulliste, Jean-Claude Servan-Schreiber mort à Paris, le 11 avril 2018, jour de ses 100 ans [- / AFP/Archives] Photo non datée du résistant, homme de presse et député gaulliste, Jean-Claude Servan-Schreiber mort à Paris, le 11 avril 2018, jour de ses 100 ans. [AFP/Archives]

Résistant, homme de presse et député gaulliste, Jean-Claude Servan-Schreiber, figure discrète de la dynastie qui s'est illustrée dans la politique et le journalisme, est décédé mercredi à Paris, le jour de ses 100 ans, a annoncé sa famille.

Son père, Robert, fonda Les Echos tandis que sa mère, Suzanne Crémieux, a été vice-présidente du Parti radical et sénatrice. Il était par ailleurs le cousin du charismatique Jean-Jacques, dit JJSS, avec lequel il ne s'entendait pas et auprès de qui il lancera L'Express, et de Jean-Louis qui relança avec succès le magazine Psychologies et créa L'Expansion.

«Mon père est né le 11 avril 1918 à 13h. Il est parti aujourd'hui à 13h. Jean-Claude Servan-Schreiber, commandeur de la légion d'honneur ; croix de guerre (5 palmes et étoile) ; médaille militaire ; médaille des déportés ; des évadés etc. Le vieux soldat repose en paix», a annoncé son fils Pierre sur Twitter.

Sa fille, la productrice Fabienne Servan-Schreiber, a confirmé à l'AFP le décès survenu à la mi-journée à l'hôpital des Invalides.

A 92 ans, en 2010, Jean-Claude Servan-Schreiber publia ses «souvenirs» («Tête haute») mais le livre passa inaperçu. En colère, l'académicien et écrivain franco-russe, Andreï Makine, tenta en 2014 dans «Le pays du lieutenant Schreiber», de réhabiliter sa mémoire, enrageant que la France ne sache plus, selon lui, honorer ses héros.

Son combat a rendu «leur vraie densité aux mots qu'on n'osait plus prononcer : héroïsme, sacrifice, honneur, patrie. J'ai appris aussi à quel point, dans le monde d’aujourd'hui, cette voix française pouvait être censurée, étouffée», écrivait Makine.

Né le 11 avril 1918 à Paris, Jean-Claude décide, jeune, d'embrasser une carrière militaire. De 1939 à 1941, il est lieutenant d'infanterie.

Mais, à cause de ses origines juives, il est contraint de quitter l'armée. Il va rejoindre difficilement l'Algérie et la France libre.

Après la guerre et un passage par Sciences-Po, il travaille auprès de son père, comme directeur commercial des Échos. Le journal avait été fondé en 1908 par Robert et son frère Emile, le père de «JJSS» et de Jean-Louis.

Par la suite, il participe en 1953 au lancement de L'Express (qui, au début, était un supplément politique des Échos), au côté de JJSS. En 1958, il succède à son père à la tête des Échos mais le journal est vendu en 1963.

Admirateur du général de Gaulle, Jean-Claude Servan-Schreiber présidera ensuite la Régie française de publicité et sera député UNR (Union pour la Nouvelle République) de la Seine de 1965 à 1967.

Il rappelait dans «Tête haute» que «Servan» fut utilisé pour la première fois en 1917 par Emile qui signa sous ce pseudo (inspiré par le village breton de Saint-Servan) un essai sur les États-Unis et l'Europe. Ce nom, qui «plu à toute la famille», sera plus tard accolé à Schreiber.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités