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Afghanistan : attentat contre une école de sages-femmes dans l'est

Selon un premier bilan de source officielle au moins trois blessés ont été acheminés vers l'hôpital[Noorullah SHIRZADA / AFP]
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Une attaque a eu lieu samedi 28 juillet contre une école de sages-femmes à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, l'une des villes les plus conservatrices du pays théâtre de fréquents attentats.

Les 67 étudiantes et l'encadrement du centre ont été libérés sains et saufs mais deux personnes ont été tuées - un garde et un chauffeur - et cinq blessées, a précisé à l'AFP le porte-parole de la police du Nangarhar, Ghulam Sanyee Stanikzai.

L'attaque n'a pas été revendiquée, mais un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a assuré à l'AFP que «l'attaque de Jalalabad n'a rien à voir avec nous7, laissant supposer qu'elle était conduite par les extrémistes de Daesh.

Explosions et tirs

Le porte-parole du gouverneur provincial, Attaullah Khogyani, a confirmé la fin de l'opération, indiquant que trois membres des forces armées comptent parmi les blessés. Les premières photos du bâtiment montraient des fenêtres brisées, des tuiles endommagées par les tirs, mais pas de dégâts considérables.

La première explosion a retenti vers 11h30 (07H00 GMT), suivie d'autres détonations et de tirs. «L'attaque a visé notre centre de formation des sages-femmes», a indiqué le porte-parole du département provincial de la santé, Inamullah Miakhil.

La formation de sages-femmes est une nécessité absolue dans le pays : l'UNICEF estime qu'à peine 45% des femmes afghanes bénéficient d'une assistance médicale durant leur accouchement.

Après une nette amélioration dans les dix années qui ont suivi l'intervention américaine fin 2001 pour chasser les talibans du pouvoir, le taux de mortalité maternelle s'est de nouveau détérioré, faute de personnels qualifiés et de structures de soins dans les régions les plus reculées ou en proie à l'insécurité, estime l'USAid, l'agence de développement des Etats-Unis et l'un des principaux donateurs. Ce taux s'établissait officiellement à 396 décès pour 100.000 naissances en 2015 (contre plus de 1.600 estimés en 2002); mais ces chiffres sont contestés par les observateurs sur le terrain qui font valoir que beaucoup de régions sont hors de portées des études de l'Unicef ou du gouvernement afghan.

Jalalabad, capitale régionale de l'Est et la province du Nangarhar dans son ensemble sont parmi les plus conservatrices, fréquemment le théâtre d'attentats perpétrés par les talibans ou Daesh. Le dernier en date remontait au 11 juillet, contre un bâtiment du département de l'éducation. L'opération, qui n'avait pas été revendiquée, avait fait onze morts.

La veille, une attaque suicide de Daesh contre un convoi des services de renseignements afghans avait fait douze morts, essentiellement des civils pris dans l'incendie d'une station service déclenché par l'explosion.

La pression exercée depuis l'hiver par les forces afghanes appuyées par l'armée américaine a permis récemment de déloger Daesh des districts qu'il contrôlait depuis deux ans, même si sa présence est loin d'avoir été éliminée dans la région.

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