En direct
A suivre

Pakistan : l’opposition conteste la victoire d'Imran Khan

Le parti d'Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a remporté l’élection en s'assurant au moins 114 sièges au Parlement.[AAMIR QURESHI / AFP]

Plusieurs partis politiques ont rejeté vendredi la victoire d'Imran Khan aux élections législatives pakistanaises. Ils annoncent des manifestations à venir de demandent la tenue d’un nouveau scrutin, alors que des observateurs étrangers évoquent des «restrictions sur la liberté d'expression».

«Nous pensons qu'un vol a été commis», a déclaré l'un des leaders du regroupement de partis contestataire, le mollah Fazalur Rehman, au terme d'une réunion rassemblant une douzaine de partis à Islamabad.

Parmi ces partis, figure le PML-N de Shahbaz Sharif, au pouvoir ces cinq dernières années, et qui avait dénoncé dès mercredi, le jour du scrutin, des «fraudes flagrantes» ramenant «le Pakistan 30 ans en arrière». Le parti estime qu’il est victime d'un complot de l'armée et de la justice pakistanaises pour l'évincer du pouvoir. L'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, le frère de Shahbaz Sharif, destitué en juillet 2017 pour une affaire de corruption, a été condamné à dix ans de prison et incarcéré moins de deux semaines avant le scrutin.

La campagne électorale elle-même a été dépeinte par certains observateurs comme l'une des plus «sales» de l'histoire du Pakistan en raison de manipulations présumées de l'armée pakistanaise en faveur d'Imran Khan.

«Nous ne voulons même pas leur donner le droit de gouverner après cette élection. Nous sommes tombés d'accord pour exiger de nouvelles élections», a déclaré Fazalur Rehman. «Nous bloquerons la route de ces voleurs et pilleurs s'ils se dirigent vers le Parlement», a ajouté ce chef d'un petit parti religieux, cité par l’AFP. A ses yeux, il en va de «la survie de la démocratie» dans le pays.

Bilawal Bhutto, troisième du scrutin et leader du Parti du peuple pakistanais (PPP) était absent lors de cette rencontre, mais il a également annoncé qu’il rejetait les résultats de l’élection.

Ces déclarations interviennent alors que le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti d'Imran Khan, a remporté l’élection en s'assurant au moins 114 sièges au Parlement, très loin devant ses concurrents, selon des résultats partiels rendus publics vendredi par la Commission électorale pakistanaise (ECP).

«Manque notable d'égalité et d'opportunité aux élections»

La mission d'observation mise en place par l'Union européenne a fait état de «restrictions sur la liberté d'expression», d'un «manque notable d'égalité et d'opportunité aux élections» et estimé que ce processus électoral n'était «pas à la hauteur» des dernières législatives, en 2013. «La plupart des interlocuteurs (ont) reconnu un effort systématique pour porter atteinte (au PML-N) via des affaires de corruption, outrage au tribunal ou accusations de terrorisme», a-t-elle encore noté.

Washington partage les conclusions des observateurs européens, a indiqué le département d'État selon lesquels «les évolutions positives du cadre juridique sont éclipsées» notamment par «un manque notable d'égalité et d'opportunité aux élections». Les États-Unis, qui ont exprimé des «inquiétudes au sujet d'irrégularités», se sont malgré tout dit prêts à travailler avec le futur gouvernement issu des urnes.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités