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Afghanistan : Jalalabad à nouveau visé, au moins quinze morts

Les forces de sécurité bloquent une rue près du lieu d'une attaque à Jalalabad (nord-est de l'Afghanistan) le 31 juillet 2018.  [NOORULLAH SHIRZADA / AFP] Les forces de sécurité bloquent une rue près du lieu d'une attaque à Jalalabad (nord-est de l'Afghanistan) le 31 juillet 2018. [NOORULLAH SHIRZADA / AFP]

La ville de Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, a de nouveau été visée mardi par une attaque armée de plusieurs heures, contre le bureau des réfugiés cette fois, quatre jours après celle ayant ciblé une école de sages-femmes.

Au moins quinze personnes ont été tuées par les assaillants, au nombre de trois, qui ont tous trouvé la mort, selon le bilan officiel.

Il a fallu plus de six heures aux forces de l'ordre pour reprendre le contrôle du bâtiment dans lequel étaient retranchés un nombre inconnu d'employés et de visiteurs.

«J'ai vu une (Toyota) Corolla noire déposer trois hommes armés devant la porte du département. L'un d'eux s'est immédiatement fait sauter et les deux autres sont entrés dans le bâtiment», a raconté Omaid.

Selon le porte-parole du gouverneur provincial Attaullah Khogyani, un deuxième assaillant a été rapidement tué par les forces de sécurité, qui ont par la suite abattu le troisième homme.

Il a ajouté que quinze personnes avaient été tuées et quinze autres blessées dans cette attaque qui a commencé vers 11H00 (06H30 GMT) et n'a pas été revendiquée.

A Kaboul, le porte-parole du ministère des Réfugiés et des Rapatriés Hafiz Ahmad Miakhail a d'ailleurs convenu que «malheureusement, d'après nos premières informations, il y a des victimes parmi nos employés».

En fin de journée, Haroon cherchait toujours son père, qui travaille au département. «Je l'appelle, il ne répond pas. Je suis inquiet, c'est un vieux monsieur», a-t-il déclaré à l'AFP.

Démenti taliban

«Au moins deux explosions ont retenti ce matin», quand un kamikaze a déclenché sa charge, a dit à l'AFP M. Khogyani, ajoutant que l'attaque a commencé au moment où des membres, «tous afghans, des organisations partenaires du bureau des réfugiés terminaient une réunion».

Un blessé afghan est transporté sur un brancard, près du lieu d'une nouvelle attaque commise le 31 juillet 2018 à Jalalabad. [NOORULLAH SHIRZADA / AFP]
Un blessé afghan est transporté sur un brancard, près du lieu d'une nouvelle attaque commise le 31 juillet 2018 à Jalalabad.[NOORULLAH SHIRZADA / AFP]

Les forces de sécurité ont été aussitôt déployées et ont bouclé tout le quartier, qui abrite également les bureaux de plusieurs agences internationales, mais un membre du conseil provincial du Nangarhar, Zabiullah Zmarary, confirmait dans l'après-midi la poursuite de tirs.

«J'ai pu parler à des gens qui avaient réussi à s'enfuir. Un certain nombre d'employés et de visiteurs sont retenus en otages à l'intérieur. Nous ne connaissons pas exactement leur nombre», déclarait-il également.

Les talibans ont fait savoir, via un message sur le réseau WhatsApp, qu'ils n'avaient «aucun lien» avec cette attaque, laissant supposer que les assaillants appartiennent à Daesh, toujours très présent dans la région.

Samedi, une école de sages-femmes avait été attaquée plusieurs heures durant dans le centre de Jalalabad, faisant selon le gouverneur deux morts - trois selon la police - parmi les gardes. Près de 70 étudiantes et leurs formateurs avaient été secourus après sept heures de suspense et les deux assaillants abattus.

Carte de l'Afghanistan localisant l'attaque contre le bureau des réfugiés à Jalalabad [afp / AFP]
Carte de l'Afghanistan localisant l'attaque contre le bureau des réfugiés à Jalalabad[afp / AFP]

Daesh avait revendiqué via son organe de propagande une attaque «contre l'USaid» à Jalalabad - l'agence de développement des Etats-Unis - sans mentionner l'école.

Daesh subit une forte pression militaire, notamment américaine, visé par des vagues de raids aériens, et a été contraint ces derniers mois d'abandonner les districts - ses trois principaux fiefs en Afghanistan - à la frontière pakistanaise.

Dans un incident séparé, au moins onze personnes sont mortes et 31 blessées lorsque le car qui les transportait a sauté sur une mine mardi dans la province de Farah (Ouest). La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Le porte-parole de la police provinciale a accusé les talibans d'avoir posé cette mine.

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