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Idleb : Erdogan appelle Moscou et Téhéran à empêcher une «catastrophe humanitaire»

Photo fournie par la présidence turque montrant les présidents russe Vladimir Poutine, iranien Hassan Rohani et turc Recep Tayyip Erdogan au sommet tripartite à Téhéran, le 7 septembre 2018 [- / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE/AFP] Photo fournie par la présidence turque montrant les présidents russe Vladimir Poutine, iranien Hassan Rohani et turc Recep Tayyip Erdogan au sommet tripartite à Téhéran, le 7 septembre 2018 [- / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE/AFP]

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal la Russie et l'Iran, alliés de Damas, à empêcher la «catastrophe humanitaire» qui se profile dans la province syrienne rebelle d'Idleb.

«L'obligation d'empêcher la prochaine effusion de sang n'est pas seulement celle de l'Occident. [...] L'Iran et la Russie ont autant la responsabilité de prévenir cette catastrophe humanitaire», écrit le chef de l'Etat turc.

La province d'Idleb, située dans le nord-ouest de la Syrie près de la Turquie, et les territoires rebelles adjacents ont été ces derniers jours la cible des bombardements à l'artillerie du régime de Bachar al-Assad et des frappes aériennes de Moscou. Plus de 30.000 personnes ont été déplacées en dix jours par ces bombardements, a annoncé lundi l'ONU, dont le Conseil de sécurité se réunit mardi à New York à ce sujet. La Turquie, qui appuie les rebelles, craint un nouvel afflux de réfugiés vers sa frontière, alors qu'elle accueille déjà plus de 3 millions de Syriens.

Des Syriens habitant le sud de la province d'Idleb, ultime bastion rebelle dans le pays en guerre, fuient les bombardements du régime de Bachar al-Assad, le 6 septembre 2018 [Aaref WATAD / AFP]
Des Syriens habitant le sud de la province d'Idleb, ultime bastion rebelle dans le pays en guerre, fuient les bombardements du régime de Bachar al-Assad, le 6 septembre 2018

Bachar al-Assad, «assassin»

Environ trois millions de personnes, dont la moitié sont déjà des déplacés d'autres régions de Syrie, vivent en effet à Idleb et dans les poches insurgées voisines, selon l'ONU. Au cours d'un sommet vendredi avec ses homologues russe, Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, M. Erdogan avait échoué à imposer un cessez-le-feu.

«L'objectif d'une offensive du régime contre Idleb serait des attaques aveugles pour y anéantir l'opposition -et non une campagne authentique ou efficace contre le terrorisme», écrit M. Erdogan, décrivant la province comme l'un des derniers «lieux sûrs» pour les déplacés. La région est dominée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), issu de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie, mais d'autres groupes rebelles y sont également présents. «Nous ne pouvons pas laisser le peuple syrien à la merci de Bachar al-Assad», insiste-t-il.

Le chef de l'Etat turc, qui a souvent qualifié M. Assad d'«assassin», a également fustigé la position américaine, après que les Etats-Unis ont répété la semaine dernière qu'ils réagiraient en cas de recours aux armes chimiques. «Il est essentiel que les Etats-Unis, qui se sont concentrés sur les armes chimiques, rejettent leur hiérarchie arbitraire de la mort», affirme-t-il. «Les armes conventionnelles sont responsables de bien plus de morts».

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