Alors que s'ouvre ce mardi à Ryad le forum international sur l'investissement, l'Allemagne a décidé d'hausser le ton avec les autorités saoudiennes.
Après le meurtre de Jamal Khashoggi, Angela Merkel a annoncé suspendre le contrat d'armement liant les deux pays. Une décision inédite en Europe, aucun pays du Vieux continent n'ayant jusque-là prononcé de sanctions contre l'Arabie saoudite.
La vente d'armes aux Saoudiens devait rapporter quelque 400 millions d'euros cette année aux caisses de l'état fédéral. Mais si la chancellerie allemande a invité ses voisins européens à l'imiter, rien n'indique qu'elle sera suivi. Pour cause, le manque à gagner, bien supérieur à celui des Allemands, pousse certains pays à réfléchir à deux fois avant de sanctionner Ryad.
C'est le cas du Royaume-Uni ou de la France pour qui l'Arabie saoudite représente un partenaire majeur dans le secteur de l'armement. En moins de dix ans, 11 milliards d'euros d'armes ont été commandés à Paris. Et Emmanuel Macron doit se rendre dans la capitale saoudienne avant la fin de l'année 2018 pour y signer deux nouveaux contrats.
La décision allemande a trouvé une résonnance en Espagne -qui a vendu en septembre 400 bombes à guidage laser à l'Arabie Saoudite- auprès de Podemos, parti issu de la gauche radicale et alliée du gouvernement actuel. «L’Allemagne dit désormais ce que nous soutenons depuis longtemps à Unidos Podemos : les pays de l’UE doivent arrêter de vendre des armes au régime saoudien», a réagi Pablo Iglesias, figure de proue de Podemos sur son compte Twitter.