Deux jours après l'annonce inattendue du départ de l'armée américaine de Syrie, le président américain Donald Trump a affirmé dimanche 23 décembre avoir discuté avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan du retrait «lent et extrêmement coordonné» de ses troupes.
«Je viens d'avoir une conversation téléphonique longue et productive» avec M. Erdogan, a-t-il tweeté, ajoutant avoir également discuté de Daesh, «de notre engagement mutuel en Syrie» et de relations commerciales «considérablement accrues».
I just had a long and productive call with President @RT_Erdogan of Turkey. We discussed ISIS, our mutual involvement in Syria, & the slow & highly coordinated pullout of U.S. troops from the area. After many years they are coming home. We also discussed heavily expanded Trade.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 décembre 2018
De son côté, la présidence turque a annoncé dans un communiqué dimanche que les deux dirigeants avaient convenu d'éviter un vide du pouvoir en Syrie.
«Les deux dirigeants ont convenu d'assurer la coordination entre les militaires, les diplomates et d'autres responsables de leurs pays pour éviter un vide de pouvoir qui pourrait résulter d'une exploitation du retrait (américain, ndlr) et de la phase de transition en Syrie», a-t-elle déclaré.
Mercredi, Donald Trump a ordonné le départ dès que possible des quelque 2.000 militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie où ils luttent aux côtés des milices arabo-kurdes contre les jihadistes. Le président a estimé que les troupes n'étaient plus utiles car l'EI était «en grande partie vaincu».
After historic victories against ISIS, it’s time to bring our great young people home! pic.twitter.com/xoNjFzQFTp
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 décembre 2018
Ce départ va notamment laisser la milice kurde des YPG sans soutien militaire alors que Recep Tayyip Erdogan menace de l'attaquer, considérant les combattants kurdes comme des terroristes. La décision de Donald Trump a provoqué un choc aux Etats-Unis et chez leurs alliés internationaux. Elle a entraîné les démissions du ministre de la Défense Jim Mattis et de l'émissaire américain pour la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk, qui étaient opposés au retrait américain.
Le chef d'Etat a annoncé dimanche que Jim Mattis sera remplacé par intérim dès le 1er janvier par son ex-adjoint Patrick Shanahan.