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Pakistan : son mari lui rase les cheveux parce qu'elle refusait de danser pour lui et ses amis

La vidéo, devenue virale, a été publiée le 26 mars dernier[Capture d'écran YouTube/@24News]

Au Pakistan, une jeune femme fait actuellement la une des journaux : dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, elle accuse son époux de l'avoir rouée de coups, puis rasé les cheveux, parce qu'elle refusait de danser pour lui et ses amis.

La vidéo, devenue virale, a été publiée le 26 mars dernier. On y voit une jeune femme au crâne rasé, le visage portant des marques de blessures. Asma Aziz, de Lahore (nord), explique qu'elle a été torturée deux jours plus tôt par son mari Mian Faisal à cause de son refus de danser face aux amis de ce dernier.

La réactivité de la police pakistanaise mise en cause

«Il a retiré mes vêtements face à ses domestiques. Ils [les domestiques] me tenaient pendant qu'il me rasait les cheveux et les brûlait. Mes vêtements étaient couverts de sang. J'ai été attachée à un tuyau, accrochée à un ventilateur. Il a menacé de m'y accrocher nue», raconte-t-elle, au bord des larmes. 

Dans cette même vidéo, elle affirme s'être immédiatement rendue au commissariat pour porter plainte, sauf que les policiers auraient tardé à agir. Faux, répondent ces derniers dans le journal Dawn, assurant s'être rendus au domicile du couple dès de dépôt de plainte, mais avoir trouvé porte close. 

Après la diffusion de cette vidéo, le ministre pakistanais de l'Intérieur qui a eu vent de l'affaire a finalement ordonné aux forces de l'ordre d'intervenir. Mian Faisal et l'un de ses domestiques, Rashid Ali, ont été arrêtés le lendemain, tandis qu'un médecin constatait les blessures d'Asma Aziz au bras et au visage. 

Deux camps, deux versions

Pour l'intant, le principal accusé nie fermement les charges qui pèsent sur lui. Selon sa version des faits, son épouse avait commencé à se couper les cheveux sous l'influence de la drogue, et il lui serait venue en aide. 

Le cas d'Asma Aziz soulève une nouvelle fois la question des droits des femmes au Pakistan, qui occupe la 133ème place (sur 188 pays) au classement de l'Indice d'inégalité de genre des Nations unies. «Nous nous réjouissons que des actes forts et rapides ont été entrepris contre les bourreaux d'Asma Aziz, mais nous sommes atterrés de constater l'augmentation alarmante des cas de violence envers les femmes. Un changement systémique pour protéger les femmes est nécessaire» a tweeté Amnesty International South Asia. 

L'affaire continue de déchaîner les passions au Pakistan. Si de nombreuses personnes affichent leur soutien à Asma Aziz, d'autres se rangent plutôt du côté de son époux, justifiant leur choix par une vidéo dans laquelle ont voit une jeune femme, supposément la victime, danser sur les genoux d'un homme. 

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