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L'ombre de Steve Bannon plane sur les élections européennes

Steve Bannon lors d'un débat sur l'Europe organisé à Rome. Steve Bannon lors d'un débat sur l'Europe organisé à Rome.[Alberto PIZZOLI / AFP]

Considéré par beaucoup comme le mentor idéologique de Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2016, Steve Bannon a légèrement disparu de la circulation après son éviction de la Maison Blanche. Aujourd'hui, il discute avec les partis d'extrême droite européens, pour tenter de les unir avant l'élection de mai 2019.

Il faut dire qu'après avoir été renvoyé de Washington, car soupçonné d'être la raison des fuites d'informations au sein du cabinet présidentiel, il lui était difficile de trouver un créneau aux États-Unis loin de son poulain. D'autant que Donald Trump a fait le choix de l'enterrer politiquement dans le pays en publiant un communiqué affirmant que Bannon n'avait pas seulement perdu son travail, mais qu'il avait surtout «perdu l'esprit». L'Europe est ainsi très vite apparue comme une porte de sortie pour l'ancien conseiller. 

Six mois après son départ de la Maison Blanche, il accompagnait Marine Le Pen dans une conférence contre l'immigration organisée à Bruxelles. Il a continué à faire des visites sur le continent, de manière à prodiguer des idées en matière de stratégie politique. Viktor Orban, Mateo Salvini, Nigel Farage... Tous les leaders de cette frange l'ont rencontré. Le 11 mai, il sera en Allemagne pour une conférence sur les médias organisé par l'AfD, parti d'extrême droite.

Un gourou du nationalisme européen ? 

Mais plus qu'une sorte de gourou populiste, il a montré une volonté de s'intégrer comme un stratège ou un leader à suivre pour l'extrême droite européenne. Il a par exemple créé une fondation nommée «The Mouvement», qui a pour objectif de proposer analyses et stratégies aux nationalistes, tout en les mettant en réseaux. Cependant ce «think-tank» n'a pas réussi à s'épanouir. Les partis d'extrême droite européens ayant toujours des difficultés à se réunir.

Malgré ces difficultés, son travail de l'ombre pourrait commencer à porter ses fruits. Le 18 mai, sous l'impulsion de Matteo Salvini, un grand meeting européen est organisé à Milan. Le dirigeant italien affirme qu'avec les populistes, il veut créer le «groupe le plus important au Parlement Européen». Marine Le Pen devrait y participer, mais rien ne dit que d'autres leaders seront de la partie. 

Autre forme d'engagement sur le long terme dans la région, Steve Bannon souhaite construire une université populiste dans un monastère italien. Dans une interview accordée à Paris Match, il explique qu'il s'agit pour lui de «former les leaders populistes de demain», en opposition à ce qu'il appelle «le parti de Davos».

Si la concession du lieu a été donné à un centre d'études proche de Bannon, le projet n'en est qu'à ses débuts, et rien ne dit qu'il arrivera à terme. Cette université vide représente bien l'arrivée de l'idéologue sur le vieux continent : une somme d'idées et de projets, qui peinent à trouver un retentissement à la hauteur de ses attentes. 

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