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Après l'électricité, c'est l'essence qui est rationnée au Venezuela

Les automobilistes font la queue pour obtenir de l'essence au Venezuela. Les automobilistes font la queue pour obtenir de l'essence au Venezuela. [Marvin RECINOS / AFP]

La crise économique et politique dépasse un nouveau stade au Venezuela. Depuis le 3 juin, l'achat d'essence est limité à 30 litres par semaine et par personne. Un rationnement qui interroge dans ce pays qui possède l'une des plus grandes réserves pétrolières du monde.

La décision de limiter la vente d'essence est motivée par une pénurie, notamment causée par le blocus imposé par les États-Unis. À Barquisimeto, la cinquième ville du pays, à l'ouest de Caracas, 40% des stations seraient même complètement fermées. Devant celles qui restent en service, d'immenses files d'attentes se sont mises en place.

Le blocus empêche en premier lieu l'exportation vers les États-Unis, ce qui représente une perte financière importante, mais également l'importation de produits nécessaires au raffinage du pétrole. Sans cela, il n'est pas possible de l'utiliser à l'échelle nationale. D'ailleurs, selon les chiffres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la production a été divisée par trois en dix ans. 

Certains habitants frontaliers avec la Colombie auraient même commencé un trafic d'essence de contrebande en l'important du pays voisin. Une situation nouvelle, sachant que l'essence au Venezuela a toujours coûté très peu cher, et que les contrebandiers venaient historiquement s'y servir, pas l'inverse. 

Mais l'essence n'est pas le seul secteur touché par le blocus américain. Par ce biais, Donald Trump et son administration espèrent obtenir un départ de Nicolas Maduro et l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle. Ce qui est constamment rejeté par le président en place. Par conséquent, avec l'accumulation des difficultés pour importer, et donc pour produire des richesses, les médicaments, la nourriture, l'eau, et même l'électricité souffrent de pénuries. 

En raison de la disparition de ces produits et services, le pays connaît également une famine. Ce qui explique notamment la vague de migration vers les pays étrangers : depuis 2015, plus de 3 millions de Vénézuéliens ont fui le pays. Si des négociations ont eu lieu récemment pour tenter de trouver une solution pacifique entre Nicolas Maduro et son opposant, Juan Guaido, et qu'un accord pour libérer des fonds afin d'acheter des médicaments a été proposé par le président au pouvoir début juin, rien ne laisse croire qu'un terrain d'entente est proche.  

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